Invariable |
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gens \ʒɑ̃\ |
gens \ʒɑ̃\ au pluriel uniquement, masculin ou féminin (l’usage hésite) (voyez la note grammaticale ci-dessous)
Les flibustiers sont gens hardis et surtout clairvoyants et rusés comme des singes.— (Gustave Aimard, Les Rois de l’océan : L’Olonnais, Paris : E. Dentu, 1877)
Je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir.— (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
Tumultueux concours de monde aux abords de l’embarcadère, gens qui partent et gens qui regardent partir, recrutés parmi la population cosmopolite de Bakou.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892, Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/41)
Dans la salle, trop étroite pour contenir un aussi grand nombre de gens, on s’écrasait littéralement.— (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
Tenez, qu’est-ce qui se passe à la Bourse ? Des gens qui n’ont rien prennent le droit d’acheter une marchandise dont ils savent parfaitement que la livraison ne s’accomplira jamais, mais qu’ils revendront avec profit.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 167-168)
Empêcher la vie des gens et leur plaisir devrait-il être permis ? De quoi se mêle un ministre ? De quel droit, avec quelle permission ?— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Je me rendis compte que même à Göttingen il pleuvait parfois, les gens pouvaient être maussades.— (Ruth Klüger, Perdu en chemin, traduction des éditions Viviane Hamy, 2010, La Martinière, 2013)
Les gens. #LesGens. Les gensses, comme dit le chroniqueur Dave Ouellet (MC Gilles). Très souvent, on entend cette expression dans les médias pour parler de ceux qui votent, qui vivent, des citoyens, des téléspectateurs, bref des individus en action. Elle est surutilisée dans les médias, dans la bouche d’animateurs à la testostérone exaltée, mais aussi entendue dans celle de politiciens et d’acteurs de la vie sociale. Sur les réseaux sociaux, elle se présente sous la forme d’un hashtag. #LesGens. Pour dénigrer par des commentaires blessants ou humoristiques les ordinaires un peu lents, les quétaines, les matantes qui s’expriment, les mononcles un peu conservateurs. #LesGens n’est pas un compliment. Une certaine gauche a une certaine coquetterie pour désigner les gens. Il s’agit du peuple. Concept large, là encore, mais qui bénéficie d’une assise conceptuelle historique, quoique un peu moisie. D’où le recours aux gens, qui fleure le bon populisme.— (Marie-France Bazzo, Nous méritons mieux, Boréal, 2020, pages 153-155)
Ce qui a pu causer la méprise de ces deux regrettables philologues, c’est que les formes savantes antérieurement aux quinzième et seizième siècles n’appartinrent en effet jamais à ce qu’on peut appeler la langue courante. Elles restèrent à peu près exclusivement à l’usage des gens d’Église, des juristes, des savants, des lettrés et particulièrement des traducteurs .— (« Études sur un double mode de formation des mots français dérivés du latin », lu par M. Luce, séance du 20 mars 1863, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : Comptes rendus des séances de l’année 1863, par Ernest Desjardin, tome 7, Paris : chez Auguste Durand, 1864, page 49)
Les gens de robe, d’église, de guerre, d’épée, de loi, de mer. — De nombreux gens de lettres. — Les gens de finance.
Nos gens ont battu les ennemis. — Dix de nos gens y périrent.
Tous nos gens sont arrivés, faites servir le dîner. — Tous nos gens sont au rendez-vous.
Les gens du Roi : Se disait des procureurs et avocats généraux, des procureurs et avocats du Roi.
Le bruit, les allées et venues des gens m’alertèrent. J’accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible.— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
Le chîkh ne tarde pas à reparaître accompagné de quelques notables du douar, de mes gens et d’un de ses fils portant un pot de terre rempli de charbons ardents.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 30)
— Mais si, que tu sais. Pourquoi que tu ne veux pas me le dire ? eh bien, puisque c’est ça, je le dirai « à vos gens » quand ils viendront.— (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
, mais tant de vieilles gens disent le contraire qu’on ne sait que croire.— (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, Paris, 1959, page 204)
Quelles charmantes gens !— (Guy de Maupassant, Une vie, 1883, réédition Folio Classique Gallimard, 1974, page 152)
Certaines gens que le hasard seul a placées— (La Bruyère, II)
Quatre animaux divers, le chat grippe-fromage,— (La Fontaine, Fabl. VIII, 22)
Triste oiseau le hibou, ronge-maille le rat,
Dame belette au long corsage,
Toutes gens d’esprit scélérat,
Hantaient le tronc pourri d’un pin vieux et sauvage.
Au sujet des règles d’accord du genre de gens, le grammairien Joseph Hanse écrit :
Il serait si simple que l’Académie et les écrivains acceptent de considérer que gens, même lorsqu’il a un complément dans des expressions comme gens de robe, gens d’honneur, est toujours féminin et que tous les adjectifs, participes et pronoms qui se rapportent à ce mot se mettent au féminin. En attendant, il faut suivre la règle, si déconcertante qu’elle soit, et écrire : Quelles gens avez-vous rencontrés ? Ces vieilles gens sont arrivés.— (Joseph Hanse, Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne, 1983)
L’arrêté du 26 février 1901 (retiré devant l’opposition de l’Académie française mais repris par quelques manuels à cette époque) de Georges Leygues, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en France de 1898 à 1902, énonce :
On tolérera, dans toutes les constructions, l’accord de l’adjectif au féminin avec le mot gens. Ex. : instruits ou instruites par l’expérience, les vieilles gens sont soupçonneux ou soupçonneuses.— (Auguste Brachet et Jean Dussouchet, Grammaire française complète à l’usage de l’enseignement secondaire et de l’enseignement primaire supérieur, 1901, 9e édition)
Singulier | Pluriel |
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gens \ʒɛ̃s\ |
gentes \ʒɛ̃.tɛs\ |
gens \ʒɛ̃s\ féminin
Ce qu’était la gens dans ces âges reculés, nous ne pouvons que l’entrevoir en la considérant dans sa décadence En opérant sur ces données, nous sommes conduits à reconnaître dans la gens, la famille, non pas la famille se démembrant incessamment à la mort de son chef, mais la famille maintenant son unité de génération en génération.— (Gustave Bloch, La République romaine, Flammarion, 1913)
Le Sénat est la représentation des gentes. Quand la gens Claudia entre dans la cité, elle prend place aussitôt dans le Sénat. De même les gentes albaines transférées à Rome, après la destruction d’Albe.— (Gustave Bloch, La République romaine, Flammarion, 1913)
Si un membre de la gens n’avait pas le droit d’en appeler un autre devant la justice de la cité, c’est qu’il y avait une justice dans la gens elle-même. Chacune avait son chef, qui était à la fois son juge, son prêtre, et son commandant militaire.— (Denis Fustel de Coulanges, La Cité antique : étude sur le culte, le droit, les institutions de la Grèce et de Rome, 1864, page 127)
Vous ne l’avez pas adoptée, ce n’est pas une femme de la famille. Cette personne indifférente à tout ce qui ne constitue pas son étroit univers, à tout ce qui ne la touche pas directement, ne connaît aucune des lois de la « gens » ; elle ignore que je suis l’ennemi.— (François Mauriac, Le nœud de vipères, 1932, VIII)
La famille proprement dite m’intéresse moins que la gens, la gens moins que le groupe, l’ensemble des êtres ayant vécu dans les mêmes lieux au cours des mêmes temps.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 46)
Singulier | Pluriel |
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gent \ʒɑ̃\ |
gens \ʒɑ̃\ |
gens \ʒɑ̃\ féminin
(Nom 1) :
(Nom 2) (Antiquité romaine) : Chez Littré, dans l’entrée « Gens.2 » la prononciation est notée sous la forme « jins’ » ; et « jin-tès’ » pour le pluriel gentes[2].
(Nom 1) : \ʒɑ̃\
→ Modifier la liste d’anagrammes
gens *\Prononciation ?\
gens *\Prononciation ?\
gens \Prononciation ?\
gens \Prononciation ?\
No tinc gens d’aversió envers tu.
Això no m'agrada gens.
Si fa gens de vent, haurem de seguir un altre camí.
Cas | Singulier | Pluriel |
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Nominatif | gens | gentēs |
Vocatif | gens | gentēs |
Accusatif | gentĕm | gentēs |
Génitif | gentĭs | gentiŭm |
Datif | gentī | gentĭbŭs |
Ablatif | gentĕ | gentĭbŭs |
gens \ɡeːns\ féminin
Gens humana— (Cicéron, Fin. 5, 23, 65)
Gentes <> Romani
Gentes
Jus gentium
Ubinam gentium sumus?
Nusquam gentium
Patricii minorum gentium— (Cicéron, Epistulae ad familiares , 9, 21, 2)
Sine gente— (Horace, S. 2, 5, 15)
Vigilasne, deûm gens, Ænea?— (Virgile, En. 10, 228)