Singulier | Pluriel |
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jonc | joncs |
\ʒɔ̃\ |
jonc \ʒɔ̃\ masculin
Sur le bord de la rivière, parmi les joncs et les glaïeuls, le cadavre d'une femme gisait. Ses longs cheveux dénoués s’éparpillaient parmi les herbes aquatiques; .— (Émile Gaboriau, Le Crime d'Orcival, Paris : chez E. Dentu, 1867, page 2)
Après midi en bateau sur le Loir. Tout est vert et regorge d’herbes ; le lit de la rivière est plein de plantes aquatiques, roseaux, nénuphars, joncs-poignards, joncs à panache ; ceux-ci, avec leurs feuilles en lames raides, bruissent par milliers, s’étouffant au bord et penchés sous leur tête rougeâtre, pleine de graines.— (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
Comme presque tous nos gens de plume, Fréchette confond ici ajonc et jonc, deux plantes aussi différentes que possible et qui, dans la classification botanique, appartiennent à deux classes très éloignées l'une de l'autre. Les joncs, très abondants dans notre province, sont des monocotyles sans fleurs voyantes, que l'on trouve surtout dans les lieux humides. Les ajoncs, au contraire, sont des dicotyles de la famille des légumineuses, et pourvues de fleurs apparentes.— (Marie-Victorin, « L'étude des sciences naturelles », Revue canadienne, volume 20, n° 4, octobre 1917)
Le marais prend dès la dernière grange : peu à peu, l'herbe devient plus rêche, des houppes laineuses y floconnent ; il y luit des nappes de joncs; la reine des près, le glaieul d'eau y buissonnent et, lentement, la sphaigne, la mousse décolorée, commence à régner, .— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Acheter un jonc. - Cela plie comme un jonc.
Sans me répondre, il fit tournoyer et siffler autour de sa tête un petit jonc qu’il tenait à la main, comme s’il eût voulu trancher quelque chose en fendant l’air.— (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 86)
C’étaient bien là les officiers de demain, prêts à jouer de la cravache et du monocle. Futurs espoirs de l’armée française, ils prenaient les devants et se carraient avec sang-froid au beau milieu de leur ridicule grandeur. On les imaginait déjà, lèvres pincées, l’œil vague, le jonc fouaillant les bottes, s’employant à menacer des pires foudres de pitoyables recrues, à les écraser de leur morgue et de leur sotte prétention…— (Yves Gibeau, Allons z’enfants, 1952)
Ces joncs d’or gravés à leurs prénoms portaient la date lointaine du matin de décembre où ils les avaient échangés.— (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 96)
Le Rouquin disait « gruper » pour grouper; il appelait ses poches, les fouilles, les « fouillouses » (l'escarcelle); il nommait l'argent : l'« auber », l'or : le « jonc », . C'était un gars du Nord.— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
Normal, j'avais un bon moment de solitude en attendant que les autres reviennent des courses, soi-disant. Comme je m'emmerdais, je me suis astiqué le jonc ! Quoi de plus normal pour des mecs de notre âge, en pleine santé ?— (Jean-Marc Brières, Profession "Régulateur", Éditions Textes Gais, 2015)
La baise a été assez conforme à ce qu'il avait annoncé au départ. Il m'a surtout sucé le jonc, et je dois avouer que c'était sympa. Il embrassait bien aussi, même si apparemment ça l'intéressait moins.— (Armistead Maupin, « Un vrai mec », dans Chroniques de San Francisco, tome 3, Éditions de l'Olivier, 2018)
Pas de réaction comme si le patriarche sortait de sa sieste et prêchait l’avant-apéro ou qu'il fantasmait toujours à se faire pomper le jonc par sa mégère édentée comme la plume qui jute dans l'encrier.— (Eric Filoche, On n'achève pas les chiens !, chez l'auteur/Lulu.com, 2017, page 40)
(On ne prononce pas le C.)
jonc masculin
junco masculin
jonc \ˈd͡ʒunk\ (graphie normalisée) masculin