opium

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Voir aussi : Opium, ópíum

Étymologie

Emprunté au latin opium (« suc de pavot »), du grec ancien ὄπιον.

Nom commun

Singulier Pluriel
opium opiums
\ɔ.pjɔm\
Opium coulant sur des capsules de pavot somnifère. (sens 1)

opium \ɔ.pjɔm\ masculin

  1. Suc de plusieurs espèces de pavots, notamment le pavot blanc (Papaver somniferum) qui a des propriétés narcotiques.
    • L’opium absorbe toutes les forces humaines, il les rassemble sur un point, il les prend, les carre ou les cube, les porte à je ne sais quelle puissance, et donne à l’être entier toute une création dans le vide. Il fait rendre à chaque sens sa plus grande somme de volupté, l’irrite, le fatigue, l’use ; aussi l’opium est-il une mort calculée. — (Honoré de Balzac, Voyage de Paris à Java, 1832, réédition Gallimard, collection Folio, page 39)
    • Comme tous les grands voluptueux, il est amoureux de l’impossible ; il voudrait s’élancer, dans les régions idéales, à la recherche de la beauté sans défaut ; l’ivresse ne lui suffit pas, il lui faut l’extase ; à l’aide de l’opium, il tâche de dénouer les liens qui enchaînent l’âme au corps ; il demande à l’hallucination ce que la réalité lui refuse. — (Théophile Gautier, La Péri, 1845, dans Théâtre. Mystère. Comédies et ballets, G. Charpentier, 1882, page 295)
    • Pour préparer sa pipe, le fumeur saisit quelques gouttes d’opium liquide ou plutôt sirupeux au bout d’une aiguille qu’il roule ensuite au-dessus de la flamme de sa petite lampe jusqu'à ce que l’opium ait pris une consistance molle de la grosseur d’un pois. Il l’enfonce alors dans un petit trou percé au centre du fourneau de la pipe, aspire trois ou quatre fois, baisse doucement les paupières pour concentrer son bonheur... et c’est tout. — (Camille Paris, Voyage d’exploration de Hué en Cochinchine, E. Leroux, 1889, page 20)
    • Il est un des très rares médecins qui aient su administrer la digitale et la quinine, de même que l’Anglais Sydenham fut presque le seul à savoir jouer de son opium. — (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 131)
    • « Sydenham connaissait l’opium, profondément inconnu, et comme déchaîné depuis sa mort. J’enrage de voir tourner au mal, faute d’un maître cuisinier, une aussi merveilleuse puissance, un pareil ennemi de la douleur ». Son avis était que l’opium, engourdissant toute souffrance, physique ou morale, fait pencher d’abord l’esprit vers la joie — d’où l’euphorie au début de l’intoxication — puis, à la longue, engourdit la joie à son tour et amène en nous les ténèbres. Il fallait donc, non se passer de lui, mais en quelque sorte le domestiquer, l’humaniser : « C’est ce qu’avait compris Sydenham. C’est ce qu’il n’a pas complètement réalisé, car le laudanum n’est qu’un commencement d’apprivoisement de l’opium ». — (Léon Daudet, ‘’Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux’’, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 315)
    • — As-tu de nouveaux ennuis ? Qu’est-ce que tu veux, si tu ne peux pas te passer de drogue, prends-en. Fume un peu, ça te calmera.
      — J’ai horreur de l’opium, la drogue des concierges.
      — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
    • Ces résidus d’opium ont été retrouvés dans des vases en céramique découverts à Yehud (centre), dans des tombes cananéennes mises au jour en 2012 et vieilles de plus de 3 500 ans. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 23)
    • En songeant que le liquide s'était éventé, bien qu'enfermé dans une boîte métallique, il fut ressaisi par le doute qui le tenaillait : quarante ans et des broquilles s'étaient écoulés depuis qu'on avait transformé l’opium de l'Empire des Indes en morphine dans les labos de Sa Gracieuse Majesté. — (Thierry Marignac, Morphine Monojet: ou Les fils perdus, Éditions du Rocher, 2016)
  2. (Sens figuré) Ce qui engourdit l’esprit, substitue le rêve à la réalité.
    • La dévotion, prétend-il, est un opium pour l’âme ; elle égaye, anime et soutient quand on en prend peu ; une trop forte dose endort, ou rend furieux, ou tue. — (Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761, sixième partie, Lettre VIII de Madame de Wolmar)
    • Est-ce moi qui glorifierai la corruption, cet infâme moyen de gouvernement, véritable poison, véritable opium qu’on jette dans les veines du corps social, et qui aggrave le mal qu’il semble assoupir ? — (Alphonse de Lamartine, discours du 10 janvier 1836, cite par Gustave de Molinari dans Biographie politique de M. A. de Lamartine, 1843, page 87)
    • La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d'un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit. C’est l’opium du peuple. — (Karl Marx, Contribution à la critique de la Philosophie du droit de Hegel, 1843, traduction de Jules Molitor, Éditions Allia, 1989, p. 8)
    • Lisez et ne rêvez pas. Plongez-vous dans de longues études ; il n’y a de continuellement bon que l’habitude d’un travail entêté. Il s’en dégage un opium qui engourdit l’âme. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 26 juillet 1851)

Synonymes

Dérivés

Hyperonymes

Méronymes

Traductions

Prononciation

  • France (Nancy) : écouter « opium  »

Voir aussi

  • opium sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

Étymologie

Du latin opium.

Nom commun

opium

  1. Opium.

Dérivés

Prononciation

  • Royaume-Uni (Sud de l'Angleterre) : écouter « opium  »

Étymologie

Du grec ancien ὄπιον, opion (« suc de pavot »), dérivé de ὀπός, opos (« jus, suc »).

Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Nominatif opium opia
Vocatif opium opia
Accusatif opium opia
Génitif opiī opiōrum
Datif opiō opiīs
Ablatif opiō opiīs

opium \Prononciation ?\ neutre

  1. Opium, suc de pavot.

Variantes

Références

  • « opium », dans Charlton T. Lewis et Charles Short, A Latin Dictionary, Clarendon Press, Oxford, 1879 → consulter cet ouvrage

Étymologie

Du latin opium.

Nom commun

opium \Prononciation ?\ masculin ou neutre

  1. Opium.

Dérivés

Taux de reconnaissance

En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
  • 97,0 % des Flamands,
  • 98,8 % des Néerlandais.

Prononciation

Prononciation manquante. (Ajouter)

  • Pays-Bas : écouter « opium  »

Références

  1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. →

Étymologie

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Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Nominatif opium opiumat
Accusatif
Génitif
opiuma opiumiid
Illatif opiumii opiumiidda
Locatif opiumis opiumiin
Comitatif opiumiin opiumiiguin
Essif opiumin
Avec suffixes
possessifs
Singulier Duel Pluriel
1re personne opiuman opiumeame opiumeamet
2e personne opiumat opiumeatte opiumeattet
3e personne opiumis opiumeaskka opiumeaset

opium /ˈopium/

  1. Opium.
    • Kiinná geaisár lei gieldán opiuma riikiibuktima máŋgii, muhto opiumii gávdnui goittot johtu ja suollefievrrideapmi gánnáhii. — (peda.net)
      L’empereur de Chine avait interdit l’importation d’opium à maintes reprises mais de l’opium était cependant en circulation et la contrebande était rentable.

Étymologie

Du latin opium.

Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Nominatif opium opia
Génitif opia opií
Datif opiu opiím
Accusatif opium opia
Vocatif opium opia
Locatif opiu opiích
Instrumental opiem opii

opium \Prononciation ?\ neutre

  1. Opium.
    • Náboženská bída je jednak výrazem skutečné bídy a jednak protestem proti skutečné bídě. Náboženství je povzdech utiskovaných tvorů, cit bezcitného světa, duch bezduchých poměrů. Je to opium lidu. — (Karl Marx, Vybrané spisy v pěti svazcích, Svoboda, 1976)
      La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple.

Dérivés

Voir aussi

  • opium sur l’encyclopédie Wikipédia (en tchèque)