penser \pɑ̃.se\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire.— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin…— (Louis-Ferdinand Céline , Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place.— (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, no 21, page 32, hiver 1992)
Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser.— (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
Ailleurs, Meslier récuse le Descartes pour qui les bêtes ne pensent pas, car penser serait d'abord penser qu'on pense, savoir qu'on sait : or les animaux, même s'ils ne pensent pas qu'ils pensent, pensent tout de même. Mais a-t-on besoin de voir son propre œil pour voir? Certes, l'animal ne pense pas en sachant qu'il pense, voire comment il pense, mais on a beau essayer de prouver que les animaux sont des machines au même titre qu'une horloge, cela est contraire à l'évidence!— (Michel Onfray, Anima, Albin Michel, 2023, page 274)
Si l'homme cesse de penser par lui-même, il disparaîtra en tant que tel. S'il se contente d'obéir aux commandements de la machine ou de lui déléguer toute décision, il se transformera à son tour en une machine disciplinée, impuissante à surseoir à sa condition d'esclave.— (Laurent Sagalovitsch, La domination de l'intelligence artificielle rendra notre monde invivable, Slate, 15 octobre 2024)
Il ne dit rien qu’il ne pense.
Dites librement ce que vous pensez.
J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
Que pensez-vous de cet homme ?
C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
Il pense être plus habile que les autres.
Il ne pensait pas être observé.
Vous n’en êtes pas où vous pensez.
Je pensais qu’il était de vos amis.
Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
Je pense comme vous.
Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : .— (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
J’irai vous voir demain, je pense.
Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le no 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre.— (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
Voilà ma façon de penser.
Faites- moi connaître votre façon de penser.
Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
Penser avec justesse.
Penser juste.
C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
Des larmes lui coulaient bien tranquillement sur les joues, sans qu’il pensât à les essuyer.— (Georges Arnaud, Le salaire de la Peur, 1950)
Pensez à moi.
Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles.— (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
Le mal vient sans qu’on y pense.
Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
Je pensais aller vous voir.
Que pensez-vous faire ?
Pontagnac. — Mon Dieu, certainement, je serais très heureux et elle aussi ; malheureusement, il n’y a pas à y penser.— (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
J’ai pensé mourir.
Le lendemain pensa nous être funeste.— (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
Singulier | Pluriel |
---|---|
penser | pensers |
\pɑ̃.se\ |
penser \pɑ̃.se\ masculin
L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre,— (Paysage, Baudelaire, Charles)
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
Car je serai plongé dans cette volupté
D'évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon cœur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
Et M. l’abbé Guitrel roulait dans sa tête des pensers d’évêque, dans le murmure des conversations frivoles, le bruit des portes et le mouvement des ouvreuses.— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897)
Ceux qui avaient commencé à le regarder en souriant, avaient fini par détourner la tête, tant cette vision portait immédiatement l’esprit aux pensers les plus funèbres.— (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
L’évocation de votre bouche me trouble au point qu’elle interrompt mes pensers et sais à peine ce que j’écris.— (Guillaume Apollinaire, Lettre à Madeleine Pagès du 25 août 1915)
Se pourrait-il que lui, prêtre, pasteur d’âmes, s’oubliât à proférer des paroles imprudentes, des mots qui pourraient choquer ces oreilles innocentes, éveiller des pensers mauvais, .— (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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penser *\Prononciation ?\
penser *\Prononciation ?\ masculin
penser \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie ABCD)