souquer

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Étymologie

(1687) Étymologie incertaine et controversée :
  1. De l'occitan[1], équivalent au Dénominal de souche avec de la prononciation en \k\ de son étymon *soka → voir bûche et bûcher pour le sens de « trimer dur », → voir bloc et bloquer pour le sens de « fermer à fond », → voir fagot, fagoter, branche et brancher pour celui de « attacher, lier » tous sémantiquement liés au bois.
  2. Emprunté à la terminologie maritime de la Gascogne (béarnais soucá « faire de la corde, serrer fortement un nœud, un amarrage ») d'où il aurait pénétré dans les parlers du Béarn, de l'Anjou, de la Vendée, de l'Aunis et de la Saintonge. Soucá est un dérivé de souques « courroies pour attacher les bœufs au joug », forme correspant à l'ancien français soue « corde » → voir suage.

Verbe

souquer \su.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Marine) Tirer, raidir ou serrer fortement, arrimer.
    • Souquer une écoute, une aussière, une amarre, un nœud.
    • Lorsque le vent est fort, il faut souquer la drisse pour l'étarquer.
    • Souquer un hublot, le fermer en serrant à bloc.
    • Une lame frappa un hublot mal souqué, ils se mirent à jurer. C'était mieux maintenant avec cette flaque d'eau au milieu qui était comme l'eau du baptême. Le vieux Parham fut attrapé. « Souque ton hublot ». « Ça va » grogna-t-il et il grimpa sur sa couchette. — (Peisson, Parti Liverpool, 1932, page 39)
  2. (Au passif) Être serré, comprimé, ficelé.
    • On s’est coincés Caroline, ma mère et moi-même, si bien ficelés sur la banquette, empaquetés de telle façon, si fort souqués dans les nippes et par les agrès que seule ma langue a dépassé. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, 1936, page 80)
  3. Attacher, lier, ligoter solidement.
    • Ils l’ont halé dans l’intérieur… Il a fallu qu’ils l’arriment, qu’ils le souquent sur la banquette avec de la corde… Il tenait pas quand même en place − C’est honteux ce qu’ils le torturaient ! — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, 1936, page 530)
  4. (Marine) Ramer dur, agir avec force sur les rames, les avirons.
    • Le courant est dur et ils ont beau souquer, ils ne vont pas très vite. Il faudra bien qu'ils finissent par aborder. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 143)
    • Il bloqua les deux avirons dans les dames de nage et, le dos tourné au couchant, souqua vers la pointe de l’île. — (Alain Demouzon, La Pêche au vif, 1977, chapitre 1)
    • La brise n'est pas assez forte ! Toutes les rames à la mer ! Le Satyre-majordome : Toutes les rames à la mer ! Coup de sifflet. Attention ! Souquez ! Une, deux ! Une, deux ! — (Claudel, Protée, 1927, II, 8, page 403)
    • L'homme écarquillait les yeux et souquait, les genoux et la tête en avant, pour dompter la faiblesse. — (Queffélec, Recteur, 1944, page 124)
  5. Travailler dur, s'évertuer, trimer.
    • C'était du travail très convenable.
      − C'est merveilleux. Qui a fait ça : lui ou toi ?
      − Les deux ; moi je donne les ordres, il exécute. Il souque dur ; et il est très obéissant, dit-elle d'un air épanoui.
      — (Beauvoir, Mandarins, 1954, page 214)

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « souquer  »

Anagrammes

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Références