Actualités du Wiktionnaire
Wiktionnaire:Actualités est un journal mensuel sur le Wiktionnaire, les dictionnaires et les mots. Il est publié en ligne depuis avril 2015. Son écriture est ouverte à toutes les bonnes volontés. Vous pouvez recevoir un avis lors de la publication des prochains numéros, consulter les anciens numéros et participer au brouillon de la prochaine édition. Vous pouvez lire aussi les Regards sur l’actualité de la Wikimedia. Pour les commentaires, critiques ou suggestions, voir la page de discussion.
+ 12 088 entrées et 104 langues modifiées pour atteindre 4 098 611 entrées et 1 187 langues avec au moins cinq entrées.
+ 1 520 entrées en français pour atteindre 387 066 lemmes et 586 525 définitions.
Les trois langues qui ont le plus avancé outre le français sont le same du Nord (+ 7 213 entrées), l’espéranto (+ 963 entrées) et l’allemand (+ 694 entrées).
+ 5 nouvelles langues pour un total de 4 858 langues : l’ojibwa (+7), le nahuatl du Coatepec (+1), le nahuatl de Santa María la Alta (+1), le fingalien (+1), le nahuatl de l’isthme de Cosoleacaque (+1).
+ 3 705 citations ou exemples en français pour atteindre 444 564.
+ 224 médias d’illustrations (images et vidéos) dans les articles du Wiktionnaire, pour atteindre 50 983.
+ 7 841 prononciations (dont 3 156 pour le français) pour atteindre 218 931 prononciations audios pour 122 langues (dont 99 561 pour le français).
+ 8 nouveaux thésaurus pour atteindre 842 thésaurus dans 65 langues dont 596 thésaurus en langue française ! Les nouveaux thésaurus sont le clitoris, l’arc, le tir à l’arc et la flèche en espéranto par Lepticed7, l’art contemporain par Kvardek du et la bougie par Noé.
Wikiscan et Wikistats donnent chaque mois accès à beaucoup de mesures, dont la liste des pages les plus consultées et des pages modifiées par le plus de personnes.
+ 3 mots créés sur les 30 proposés dans les Mots du jour. Rentrée difficile !
+ 29 domaines sémantiques ont été ajoutés ! Voir la liste détaillée.
La rubrique Wiktionnaire:Questions sur les mots (WT:QM) a enregistré 34 questions en septembre contre 19 questions en août et autant qu’en juillet.
Spioncelle, macroule, casarca… le vocabulaire ornithologique fourmille de qualificatifs singuliers, poétiques et mystérieux. Et que dire des substantifs ? Bulbul, durbec, goglu, marouette, crave, bouscarle… Il fallait bien un dictionnaire pour nous éclairer sur l’étymologie des noms d’oiseaux : il existe, il est l’œuvre de Pierre Cabard et Bernard Chauvet, et c’est un vrai plaisir de lecture. Chaque espèce du paléarctique occidental (le livre ne traite pas des oiseaux plus exotiques) voit expliqué chacun des termes de ses noms français et latin. Ainsi la perdrix bartavelle, chère à Marcel Pagnol, dont le nom vient du grec perdo, péter, « allusion à l’envol bruyant de ces oiseaux et à leurs manifestations vocales », et du provençal bartaval : le loquet de porte dont le bruit rappelle la voix de la perdrix. Les auteurs détaillent les caractéristiques physiques et les mœurs des oiseaux nécessaires à l’explication étymologique et, pour appuyer leurs propos, expliquent souvent le sens des noms que prennent ces volatiles dans d’autres langues.
Le seul reproche que je puisse faire à ce travail est de ne pas l’avoir étendu aux appellations régionales des oiseaux, qui sont nombreuses : ainsi le traquet est-il appelé ouiquet à Montbéliard, taperiau dans le Morvan, floquet en Sologne, crechet à Nantes et criquet en Basse-Normandie. Mais des noms suisses, belges et québécois sont mentionnés. Un article est même consacré aux noms des rassemblements d’oiseaux, peu variés en français mais très riches en anglais ! Peut-être en connaissez-vous pour compléter cette liste des rassemblements d’animaux ?
L’ouvrage est complété par les biographies sommaires des personnes dont les noms propres sont repris dans la nomenclature. Lire à propos de ceux qui donnèrent leurs noms à la tadorne de Belon, au pétrel de Jouanin, à la sittelle de Ledant ou au faisan de lady Amherst est une passionnante promenade dans l’histoire de l’ornithologie. À la lecture de cet ouvrage, on ne peut qu’être séduit par l’inventivité onomastique dont l’espèce humaine a fait preuve pour désigner la gent ailée. Initialement publié chez Éveil éditeur, ce beau dictionnaire est désormais disponible, dans une édition augmentée, chez Belin. Signalons que les mêmes auteurs ont publié une Étymologie des noms de mammifères : les mammalogues francophones s’en délecteront.Je vous ai présenté le mois dernier les grandes familles d’antonymes. Étaient admis :
Pour plus de détails, voir la chronique du mois dernier.
Il est toutefois possible de pousser l’analyse des antonymes plus loin, en affinant les relations. Cette chronique s’appuie sur le guide d’encodage des contraintes (GEC), d’Anne-Marie Gagné. Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, je vous conseille vivement la lecture de ce guide.
La relation d’antonymie réversive peut être scindée en deux sous-relations, appelées Réversif 1 et Réversif 2 (pour l’originalité, repassez demain). Pour rappel, la relation d’antonymie réversive dénote un mouvement opposé ou un changement de direction entre deux stades. Les antonymes sont les verbes ou les actions qui décrivent le passage d’un état à l’autre. Pour distinguer ces deux sous-relations, il faut s’attarder sur le caractère absolu ou relatif des états :
Un nouveau type d’antonymie est ajouté, assez subtil à comprendre.
Enfin, un deuxième nouveau type, appelé Opposé, sert à ranger tous les cas atypiques. Ces cas explorent les limites des définitions des relations. Je vous en donne un, assez facile à comprendre. (Les autres font entrer en jeu des changements de nombres d’actants. Si vous êtes intéressé·e, vous pouvez consulter le document) :
Ces suggestions de créations, affichées sur la page d’accueil, ont été proposées par Noé et Sebleouf. Peu d’implication ce mois-ci, mais vous pouvez encore participer même après les dates indiquées !
La proposition du mois était de s’intéresser à la prononciation, avec le Projet:Prononciation (2020) et des discussions dans la Wikidémie sur les enregistrements audios. Difficile de faire un bilan, mais ce fut en tout cas le meilleur mois pour Lingua Libre depuis ses débuts ! Pour le mois d’octobre, la proposition est sur les locutions, les entrées qui sont formées de plus d’un mot !
Un article sur le site The Conversation par Julien Longhi, Alexandra Freeman et Cécile Jacob présente une approche de la langue et de la linguistique appliquée dont nous n’avons pas encore parlé dans ces lignes : l’attribution d’auteur. On appelle également cette discipline l’expertise en écritures. Que ce soit dans le cadre d’études littéraires ou d’une enquête policière, il s’agit de comparer un échantillon avec un corpus de textes afin de retrouver la personne qui en serait l’autrice. Les similarités seront dans les mots utilisés, mais aussi dans leur agencement et dans la rythmique du texte. On caractérisera ainsi le style d’un individu, son idiolecte, sa langue personnelle. Les méthodes évoluent et s’enrichissent grâce à une meilleure connaissance des langues et un outillage technique de plus en plus perfectionné. Les concordanciers viennent à l’appui des connaissances techniques et diverses informations paralinguistiques sont également prises en compte, telles que le papier et l’encre utilisés.
Ces approches sont très rigoureuses et bien distinctes des hypothèses de la graphologie qui prétend associer à des formes de lettres des traits de personnalité. Les déductions psychologiques de la graphologie ne s’appuient pas sur des éléments solides mais sur des interprétations personnelles et des préconceptions culturellement biaisées. Un artisanat à prétention scientifique qui n’atteint pas l’efficacité de la méthode expérimentale basée sur des données.Quelques émissions audio ou vidéo sur la lexicographie, la linguistique et la langue française sorties ou découvertes ce mois-ci.