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(Verbe)(XVIIe siècle) De l’ancien français bousche (« gerbe, poignée de paille, fagot »), attesté lui-même en 1461 au sens de « botte de chanvre » et au quatorzième siècle par son dérivé bouchon ; bousche est issu du latin vulgaire *bosca « broussailles, faisceau de branchages », → voir bois et bosquet.
(Nom commun), (Adjectif)(Fin du XIIe siècle) En ancien français bochier (« celui qui tue les animaux destinés à la consommation ») ou boucier (« marchand de viande ») ; attesté au treizième siècle au sens de « bourreau ». Dérivé de bouc avec le suffixe -ier, le boucher étant à l'origine chargé d'abattre des boucs.
Les couches supérieures étant tout-à-fait meubles, il eût fallu un orifice très large à cette excavation pour que les éboulements ne la bouchassent pas en même temps qu'on la creusait.— (Communication de M. Georges Mackensie, lue par M. Roberson, séance du 1er avril 1839, dans le Bulletin de la Société géologique de France, tome 10 (1838-1839), Paris, 1839, page 151)
Boucher un trou.
L’ouverture s’est tout à fait bouchée.
Boucher les vues d’une maison, murer celles de ses fenêtres qui voient de trop près sur une propriété voisine, contrairement à la coutume, à la loi.
On l’a obligé à boucher ses vues.
Boucher la vue d’un objet, empêcher de l’apercevoir.
(Sens figuré) Payer quelque dette et dédommager de quelque perte avec une somme d’argent.
Ces cris avaient quelque chose de si déchirant, que d’Artagnan, qui d’abord était le plus acharné à la poursuite de milady, se laissa aller sur une souche et pencha sa tête, se bouchant les oreilles avec les paumes de ses mains, et cependant, malgré cela, il l’entendait encore menacer et crier.— (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844, réédition Les Classiques de Poche, page 860)
Que les hommes habitués à l'Académie française, l'Académie royale de musique, ne se bouchassent pas les oreilles en entendant mêler les airs du Vexilla Regis, du Veni Creator, des noëls, des cantiques, avec les airs de vaudevilles obscènes, ou des chansons de taverne ?— (Amans Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états, ou, Histoire de France aux cinq derniers siècles, tome 3 (XVIe siècle), station 64 (Les comédiens français), Paris : chez Victor Lecou & chez Giraudet & Jouaust, 4e édition, 1853, page 341)
Se boucher les yeux, ne vouloir point voir.
Se boucher les oreilles, ne vouloir point écouter.
Se boucher le nez.
« Dites donc, Bernis, le temps se bouche ! » Le mécano lève les yeux et voit l’horizon déjà flou. Deux ou trois arbres s’y profilent mais la brume déjà les cimentent.— (Antoine de Saint-Exupéry, L’Aviateur, inLe Navire d’Argent, 2e année, no 11, 1er avril 1926)
Chaque fait de la vie quotidienne recelait des pièges linguistiques, comme par exemple « boucher son lit » le matin au lieu de « faire son lit ».— (Lionel Labosse, M&mnoux, Publibook, 2018, page 445)
Artisan qui rend la viande (bœuf, mouton, etc.) propre à la consommation ou qui la commercialise.
Le vétérinaire surveille aussi minutieusement l’application du dahir du 4 août 1914 interdisant l’abatage pour le boucher des femelles de l'espèce bovine avant l’âge de huit ans et de celles des espèces ovine et caprine avant cinq ans.— (Maurice de Périgny, Au Maroc : Fès, la capitale du Nord, Paris : chez Pierre Roger & Cie, 1917, page 26)
Il faudrait représenter Rabourdin habillé en boucher, mais bien ressemblant, chercher des analogies entre un bureau et une cuisine, lui mettre à la main un tranche-lard, peindre les principaux employés des ministères en volailles, les encager dans une immense souricière sur laquelle on écrirait : Exécutions administratives, et il serait censé leur couper le cou un à un.— (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
Deux catégories de bouchers existent. Les puristes, les vrais de vrai, ceux qui choisissent leurs bêtes sur pied, chez un éleveur de leur connaissance, qui accompagnent leurs bêtes à l’abattoir, font rassir les carcasses. Bref, des bouchers. Les autres se font livrer de la viande déjà piécée et se contentent de peser des morceaux prédécoupés. Leur outil de prédilection est la fourchette, tandis que celui du vrai boucher reste le couteau.— (Jean-Pierre Coffe, SOS Cuisine, Paris, Éditions Stock, 2006)
Il s’approcha d’elle, , lui tâta le derrière, pour se rendre compte, sans doute, de ses qualités bouchères, s’amusa à regarder si les cornes étaient bien pointues du bout.— (Octave Mirbeau, Rabalan)