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(XVe siècle)[1] Dérivé de banc, avec le suffixe -al première attestation avec le sens de « pièce d'étoffe servant à recouvrir un banc », attesté en latin médiéval sous la forme bancalis (« coussin où l'on s'assied »). Le sens moderne vient de ce que « les pieds d'un banc étant souvent faits selon des tracés divergents[1]. »
Littré[2] note : « ce mot n'est ni dans les anciennes éditions de l'Académie, ni dans les dictionnaires de Furetière et de Richelet. Celui de l'Académie, édit. de 1762, ne donne que le féminin bancale, avec cette explication : "Il se dit populairement d'une femme dans le même sens qu'on dit bancroche en parlant d'un homme." Depuis, cet adjectif est devenu des deux genres, mais, comme bancal n'avait été usité qu'au féminin, le masculin pluriel *bancaux ne s'était pas présenté : aujourd'hui l'usage a admis de dire des bancals. »
Le directeur de création est comme un ébéniste à qui son client ordonnerait de fabriquer une table bancale sous prétexte que c’est lui qui la paie.— (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 232)
Sur le trottoir, devant l’école primaire, tous les après-midi, un groupe de six à huit femmes installait un stand de petites tables bancales.— (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, no 100, page 315)
Imaginez un horrible petit avorton, si petit que c’en était ridicule ; avec cela disgracieux, sale, mal peigné, mal vêtu, sentant le ruisseau, et, pour que rien ne lui manquât, affreusement bancal.— (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 57)
La seconde fille, Gervaise, née l’année suivante, était bancale de naissance. Conçue dans l’ivresse, sans doute pendant une de ces nuits honteuses où les époux s’assommaient, elle avait la cuisse droite déviée et amaigrie, étrange reproduction héréditaire des brutalités que sa mère avait eu à endurer dans une heure de lutte et de soûlerie furieuse.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
Un raisonnement bancal, une démonstration bancale.
Je déteste les situations bancales !
C’est un euphémisme de dire qu’on était à 10 000 lieues des angoisses des restaurateurs, de l’isolement des adolescents, de l’épuisement des infirmières, de la course au vaccin et des craintes pour les personnes âgées et notre système de santé bancal.— (Emmanuelle Latraverse, « Enfin, les vraies affaires ! », Le journal de Montréal, 25 octobre 2020)
C’est Quasimodo, le bossu de Notre-Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancal— (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
Les jeunes, les vieux, les gras, les maigres, les grands et les petits, les droits, les tortus, les bancals, les boiteux recommencèrent à danser de plus belle, jusqu’aux chiens se dressaient sur leurs pattes de derrière pour danser aussi.— (Charles Deulin, Cambrinus, Librairie internationale, 1868, page 20)
Les Français étaient peut-être devenus constitutifs de l’identité des Algériens. Même s’ils luttaient contre la France. Une fois les Français partis, ils se sont trouvés complètement bancals à l’intérieur d’eux-mêmes. Bancals, boiteux.— (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XV)
Le large bancal, horizontalement, fouetta l'air, et s'abattit, tranchant net la dame, en deux morceaux qui roulèrent sur le trottoir.— (Alphonse Allais, À se tordre, 1891)
La Biscotte, soutenu sous les bras et dont le bancal bat le fer des couchettes, au passage.– … S’ suis saoul.— (Georges Courteline, Lidoire, 1891)
L’officier a été moins bête que je ne croyais. Peut-être même n’a-t-il jamais songé à aiguiser son bancal, voyant que j’avais déjà la langue coupée, et, qu’en tant que journaliste, j’étais mort.— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
Lorsque le hussard prit congé et qu’il sentit trembler la main d’Hélène dans la sienne, il murmura son prénom, puis s’échappa aussitôt en trébuchant dans son bancal.— (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 108)
— Tu tenais ton bancal comme une seringue, m’annonça-t-il, quand je le retrouvai à la popote, seul, une heure plus tard.— (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 36-37)
Au maniement d’armes, certains d’entre eux s’étaient fait sévèrement punir pour avoir laissé tomber leur bancal, que ne soutenaient plus leurs doigts gourds.— (Marcel-E. Grancher, 5 de campagne, Éditions Lugdunum, 1937, page 27)
Plusieurs fois même, comme elle tardait à s’exécuter, il avait à moitié dégainé son bancal et menacé la sainte fille de la partager en deux dans le sens de la longueur.— (Marcel Aymé, Légende poldève. Je suis partout, 2 octobre 1942. Nouvelle reprise dans le recueil Le Passe-muraille, Éditions Gallimard, collection « Blanche », 1943, puis dans le volume III des Œuvres romanesques complètes, Éditions Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2001, page 416)
Il se prit les pieds dans son bancal et s'écroula en poussant des jurons.
François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage
Le DRAE[1] le donne « peut-être » issu de l’arabe منقلة, manqála (voir mancala) mais son dérivé abancalar correspond au catalan abancalar, au provençal abancar, tous : « terrasser, façonner un terrain en terrasses » et l’étymon est plus probablement banco avec une évolution sémantique vers le domaine agricole qui se retrouve dans le catalan bancal, « plate-bande ». Le sens de « coussin de banc » est celui attesté dans l’ancien français bancal (voir bancal ci-dessus).