vivre \vivʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)
Tous les hommes et tous les animaux qui vivent. - Si nous vivons dans ce temps-là. - Les poissons vivent dans l’eau.
Il venait de songer, comme à un aspect spécial de l’injustice irrationnelle du destin, que ces deux hommes vivaient, alors que Kurt était mort.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 346 de l’édition de 1921)
C’était la première fois qu’il leur paraissait être seuls, bien qu’ils eussent vécu côte à côte.— (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
Retourner au village, vivre à nouveau parmi les racontars des femmes, écouter tout le jour les piaulements des dindes et des poulets, les bêlements des moutons, cela l’attirait peu.— (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
Mais le seul nom qui ait été sauvé de l’oubli, dans la poésie profane, est celui de ce médiocre rimeur de Mathieu-le-Juif, d’Arras, qui vivait au XIIIe siècle— (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
J’avais vécu enfermée jusqu’alors, cloîtrée avec les Dames de Reims— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 51)
Trois top-modèles vivaient en colocation dans l'appartement prêté par un couturier en vogue.— (Patricia Lepetit, Les colocataires, TheBookEdition, 2015, page 32)
Chaque jour à vivre est une victoire. Chaque jour vécu une défaite.— (San Antonio, Réflexions définitives sur l'au-delà, S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
Déchues de leur rôle de dominatrices, les Fougères se sont réfugiées à l’ombre des grands Phanérogames; elles vivent sous bois et n’y brillent pas.— (Henry Correvon, Les fougères de pleine terre et les prêles, lycopodes et sélaginelles rustiques, Octave Droin éditeur, 1896, introduction, page III)
Il est bien évident que les plantes vivent uniquement dans les milieux qui leur conviennent, .— (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 67)
Fins gourmets, les Chinois se délectent d'une holothurie vivant dans les eaux tropicales, la bêche-de-mer. Les plongeurs indigènes vont la chercher entre les rochers de deux à quatre mètres de profondeur.— (Jean Heffer, Les États-Unis et le Pacifique, éditions Albin Michel, 1995, page 42)
Ici, Piganiol et Pesquidoux se rencontrent : il faudrait qu’une impulsion suprahumaine vînt redonner à ces races blasées l’appétit de vivre, la foi en l’avenir.— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Ces dévoués, ou victimes de l’amour, étaient des gens immolés, anéantis en eux-mêmes, et qui ne vivaient plus qu’en Dieu.— (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 111)
Son corps est une plaie mais son âme rayonne ; elle vit en Dieu qui la comble de grâces, qui s’entretient doucement avec elle ;— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
, voilà vingt ans que ça durait ; tout en piochant ferme, et en ne vivant que de pain et de pommes de terre, il avaient pu, tout juste, payer les intérêts et les frais de renouvellement.— (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 325)
La question d’argent devient épineuse. Je ne peux plus vivre que pauvrement dans cette grande ville.— (Albert Camus, L’Envers et l’Endroit, Gallimard, 1958, page 82)
À la fin du XIXe siècle, c’est toute une population qui vit du hareng à Boulogne-sur-Mer: outre les équipages de la centaine de harenguiers, il y a les saleurs, les fileuses, les tonneliers qui concourent à cet âge d’or.— (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, pages 30-31)
Vivre de notre plume, ce serait le rêve. Des romans et des piges, des piges et des romans. De quoi vivre d'une manière décente, sans demander le bout du monde. Entre un et deux Smic par mois pour commencer, là, ça irait.— (Jan Thirion, 20 manières de se débarrasser des Limaces, Éditions Lajouanie, 2015, chapitre 6)
Vivre splendidement, magnifiquement, honorablement, grandement, largement. - Vivre en grand seigneur, en prince.
Vivre avec économie. — Vivre mesquinement, sordidement, pauvrement, étroitement, petitement, misérablement.
Il ne vit pas selon sa condition.
On se précipitait avec ardeur vers les jouissances matérielles : . Les hommes utiles et modestes vivaient dans l’oubli, tandis que les histrions et les courtisanes attiraient les regards.— (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 240, Bloud & Barral, 1883)
Je puis en dire autant d’El-Haj Ahmed Ben-Chekron qui me sert d’interprète dans mes autres visites et qui, lui, ayant vécu en Espagne, s’exprime correctement en castillan.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 96)
J’ai longtemps essayé de vivre comme j’imaginais que mes parents avaient vécu leurs années militantes : je discutais de politique jusqu’à pas d’heure avec un tas de gens en fumant et en picolant…— (Virginie Linhart, Le jour où mon père s’est tu, Éditions du Seuil, 2011)
Vivre sous les lois d’un prince. - Les lois, les coutumes suivant lesquelles nous vivons.
Vivre consiste toujours, pour une part significative, à résister à ce qui menace l'affirmation de ton Humanité.— (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, page 80)
La société existe. Elle veut vivre. Donc elle réagit. Supposez qu’elle ne se défende pas : elle serait en quelques heures la proie d’innombrables fripouilles… Tout s’écroulerait.— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
Un si grand prince vivra éternellement dans l’histoire. - La mémoire de ce conquérant, son nom, sa gloire vivra jusque dans la postérité la plus reculée.
Il n'y avait aucun risque de collision, car le schnorchel avait été rentré pour cette raison même, et le submersible vivait sur ses réserves d'air.— (Arthur C. Clarke, Le Laboureur de la mer, Brage, 2014)
Donner à quelqu’un de quoi vivre, le faire vivre.
Il n’a pas les moyens de vivre.
Vivre en homme de bien.
Vivre saintement, licencieusement, dans la débauche.
Il est possible que des épaves ou des embarcations aient été drossées à terre, et que des baleiniers survivants aient vécu avec les indigènes il y a cent-cinquante ans.— (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
Celle-ci, mariée à un ingénieur du P.-L.-M., vivait avec ses trois enfants, dans une maisonnette que le ménage avait fait élever, après la guerre, sur un lotissement de Brunoy.— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
On ne saurait vivre avec cet homme-là, il est d’une humeur à laquelle on ne saurait s’accoutumer.
À partir de ce moment, ils vécurent ensemble.
Il vit avec cette femme depuis longtemps.
Elle vit avec un jeune homme.
Cet homme et cette femme vivent ensemble.
Vive la France !
Vive le Roi !
Vive la liberté !
Vivent les arts !
Vive l’amour !
vivre \vivʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)
Il a vécu une existence bien dure.
Elle a vécu un véritable roman.
Note d’usage : « Vivent les vacances ! », est une tournure qui ne se rend pas explicativement par « Que les vacances vivent ! » mais par « Que vivent les vacances ! », « les vacances » étant alors ressenti comme un complément et non comme un sujet ; ce qui fait comprendre que la troisième personne du pluriel « Vivent ! » est compatible avec toutes les personnes du pluriel.
• Vivent nous et vive l'amour ! — (Paul Verlaine, Poésies, Chansons pour elle, I ; La Guilde du Livre, Lausanne, 1961, p. 507)
• Vivent vous autres ! — (Justine Mie d'Aghonne, Les aventurières, chapitre XIV ; E. Flammarion éditeur, Paris, 1892, p. 191)
Singulier | Pluriel |
---|---|
vivre | vivres |
\vivʁ\ |
vivre \vivʁ\ masculin
Passant à un stade plus évolué l’A. précise : « dans la société de type féodal, la classe dominante remplit la fonction sociale de rationneur et accroît ainsi la population qui vit sur un territoire donné ; le vivre plus s’accompagne du vivre mal ».— (Revue de géographie de Lyon, Institut des études rhodaniennes, 1934, page 420)
Ce jeune homme à visage livide , aussi sobre dans sa parole que dans le vivre, vêtu de noir, cultivait la famille de son ancien patron— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
« Où es-tu, Muñio Gustioz, mon noble vassal ? À une heure bonne je t’ai donné le vivre en ma maison. Porte ce message en Castille, au roi Alphonse »— (La Légende du Cid, traduction d’Emmanuel Saint Albin, 1866, Librairie Internationale)
Pour comble, les derniers vivres sur le point de manquer, demain peut-être sans pain.— (Paul et Victor Margueritte, Les Tronçons du glaive, 1900)
Singulier | Pluriel |
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vivre | vivres |
\vivʁ\ |
vivre \vivʁ\ féminin
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vivre *\Prononciation ?\
vivre *\Prononciation ?\ féminin
Vivres e tygres e tortues— (1=La vie de saint Gilles, édition de Bos et Paris, page 38, c. 1170)
vivre \ˈvi.vɾə\
Forme du valdôtain des communes d’Arnad, Charvensod, Courmayeur, Introd, Montjovet, Valgrisenche, Valtournenche, Verrayes.