brûler \bʁy.le\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : se brûler)
Hippocrate sauva Athènes de la peste en brûlant dans les rues des bois aromatiques et en faisant suspendre partout des paquets de fleurs parfumées.— (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
Nulle main laborieuse ne relèvera les toitures enfoncées ; nulle flamme ne brûlera plus aux âtres désertés.— (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
Des stères à brûler, des fagots de rondins, des bourrées de coupilles, des tas d’ételles et des « carottes » d’épicéas s’y empilent.— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Après un certains laps de temps, les femmes brûlent les défrichements au feu courant. Ensuite elles ramassent les débris et les réincinèrent en petits tas.— (Problèmes d’Afrique centrale, no 31 à 38, Institut universitaire des territoires d’outre-mer, Anvers, 1956, page 204)
La température à laquelle le kérosène brûle est suffisante pour faire perdre à l’acier environ 75 % de sa force.— (Louis Dubé, L’Argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, no 67, automne 2008, page 5)
Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe.
De l’huile à brûler. — Brûler du bois, de la paille.
Vous avez laissé brûler ce rôti.
Le soleil lui a brûlé le teint.
Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l’estomac.
J’avais comme une barre à l’estomac, et dans le cerveau quelque chose qui me brûlait. Je fus près de défaillir.— (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
La dame brûlait du désir d’ébruiter une nouvelle dont elle venait d’avoir la primeur.— (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842, traduction de Henri Mongault, 1949)
Doña Luz est on ne peut pas plus inquiète de son oncle, elle brûle de le revoir.— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
Les artilleurs, qui, à la capitulation, avaient reçu l’ordre de cesser le feu, n’avaient pas quitté leur poste Les soldats déclarèrent qu’ils n’avaient pas eu une seule occasion de tirer, et ils brûlaient du désir de montrer ce qu’ils savaient faire.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
Sa froideur a, pour moi, tant d’attraits, qu’elle me brûle et me glace. J’ai beau savoir qu’au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu’il m’entraîne, je le suivrai.— (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
Une question me brûle les lèvres, je ne peux pas m’empêcher de la poser.
Un mois avant les journées de février, Eugène devint inquiet ; un flair particulier lui fit deviner la crise. Dès lors, le pavé de Plassans lui brûla les pieds. On le vit rôder sur les promenades comme une âme en peine. Puis il se décida brusquement, il partit pour Paris.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
Cette marche ressemblait à une fuite. Troppmann marchait devant nous Il se hâtait, évidemment, et nous autres nous nous hâtions à sa suite. Ainsi, nous brûlâmes le corridor, nous descendîmes un autre escalier.— (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
Lorsque notre train « brûle » les petites stations qu’il n’honore que d’un coup de sifflet au passage, le major m’eût dit si telle ou telle n’avait point été le théâtre de faits de guerre.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
Toujours aimable, Manilov expliqua au cocher — à qui dans son zèle il donna même du vous — qu’il fallait brûler deux chemins de traverse et s’engager dans un troisième.— (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 56)
Un autre courrier monté partit immédiatement pour Rabat et brûla, en moins de six heures, les 90 kilomètres qui séparent les deux villes.— (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 81)
Pendant de longs siècles, la maison resta bien fragile. A peine différente d'une cabane de bois dans les forêts, bicoque de limon très souvent, elle brûlait ou elle fondait pour un rien.— (Octave Guelliot, Villages et maison des Ardennes, dans la Revue de folklore français et de folklore colonial, Librairie Larose, 1937, volume 8, page 188)
Et ils s'en retournent dans leur pays, admirant la longanimité d'Allah qui permet à une race aussi dévergondée d'opprimer les croyants, mais consolés par la certitude qu'au jugement dernier les infidèles n'échapperont pas à leur juste châtiment, qu'ils seront la proie de Chaïtân et brûleront éternellement en enfer.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
Touchez ses mains, elles brûlent.
Une ampoule brûlait à l’extrémité du passage.— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
La solution n’est pas loin, nous brûlons.
si l’on s’en rapporte à toutes les recherches que M. Vulfran fait faire, fiévreusement, comme s’il brûlait sur une bonne piste.— (Hector Malot, En famille, 1893)
Je pensais que mon fils allait partir de façon légale et j’en étais fier. Mais des gens, des trafiquants, des assassins, lui ont fait croire qu’il était plus rapide et moins cher de brûler.— (Mustapha Kessous, « Cette traversée ne peut rapporter que la mort » : en Tunisie, les familles pleurent leurs « harraga », Le Monde. Mis en ligne le 26 août 2020)
Maintenant, qu’il n’avait plus rien à craindre pour sa petite-fille, Paris lui brûlait les pieds, comme il disait lui-même.— (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
« Écoute bien, Frédéric, si tu fais un geste, si tu dis un mot, c’est toi que je brûle. »— (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
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brûler \bʁylø\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie francisante)