Annexe:Formes verbales arabes

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Les formes verbales en arabe sont des variations régulières faites suivant différents schèmes, qui dénotent divers modes par rapport à la forme de base : réfléchi, intensif, fréquentatif,...

Grâce à la souplesse de sa dérivation, avec ses trois consonnes radicales extensibles, l'arabe a créé des formes dérivées du verbe par modification des voyelles, par redoublement de la deuxième radicale, par adjonction et même par intercalation d'affixes, Ce système, très précis et très délicat, concourt à donner à l'arabe la richesse de ses verbes, celle aussi des noms abstraits qui en sont formés, les masdar.

Généralités

Conjugaison

Les verbes de formes dérivées se conjuguent avec les mêmes préfixes et suffixes que le verbe nu. Ils ont les mêmes aspects, les mêmes modes. Les voyelles des préfixes et celles de la seconde consonne radicale sont seules différentes, et caractéristiques de l'accompli et de l'inaccompli de chaque forme.

Sémantique

L'application de différents schèmes de formes verbales à une racine lexicale crée des verbes réels, dont les significations peuvent souvent être analysées ou déduites par la sémantique compositionnelle : le sens lexical de la racine consonantique et le sens grammatical du modèle particulier se combinent, pour donner le sens du mot réel. Cette analyse en deux composants conduit souvent à une signification intuitivement très claire, mais la signification réelle peut n'être pas aussi directe, notamment en raison de son évolution dans le temps.

Le plus souvent, il s'agit de sens dérivés, directement ou pas, de formes verbales en référence à la « première forme », qui est la forme sans altération (mais est très irrégulière). Cependant, dans de nombreux cas, la filiation étymologique doit se rattacher à des formes nominales ou qualificatives, dont la « première forme » n'est pas nécessairement l'origine, mais peut être elle-même une forme dérivée. De plus, la première forme sert souvent de forme « fourre-tout » reprenant le sens d'une forme dérivée, ou associée à n'importe quel sens dérivé de la racine.

Ces différentes formes s'analysent plus comme des familles de mots (en l'occurrence, des familles de verbes) que comme des conjugaisons au sens propre. En particulier, ces différentes formes sont loin d'être usitées au même degré. Celles que l'on retrouve le plus souvent sont les 2e, 4e, 5e, 8e et 10e. Mais aucun verbe arabe ne peut les comporter toutes.

Désignation

Les linguistes occidentaux désignent ces formes par des numéros, et identifient les formes 1, 2,... jusqu'à parfois 13 ou 15, voire parfois beaucoup plus. L'identification des formes ne faisant pas l'objet d'un consensus au-delà de 15, la numérotation de ces formes n'est pas réellement définie.

Les linguistes arabes désignent conventionnellement ces formes par la transformation qu'elles font prendre au verbe فَعَلَ (fa3ala) (« faire »), la forme étant donnée pour l'accompli de la troisième personne masculin singulier (sans préfixe et se terminant par a), forme à partir de laquelle se déduit le reste de la conjugaison.

Pour une meilleure lisibilité des formes verbales par rapport à la racine, celles-ci seront ici désignées par la transformation apportée au radical (hypothétique) زَرَزَ (zaraza), ou زَرْزَرَ (zarzara) pour les formes quadrilittères (pour l'anecdote, زرزر (zrzr) est un radical se rapportant à l'étourneau).

Forme de base (forme nue)

La première forme verbale est beaucoup plus irrégulière que les autres : la voyelle de la seconde radicale n'est pas uniforme, les infixes de l'accompli et de l'inaccompli sont différents, et le nom verbal est généralement très irrégulier.

  • Accompli : زَرَزَ -*a*a*a-, زَرِزَ -*a*i*a- ou زَرُزَ -*a*u*a- : la première consonne est suivie d’un « a », la deuxième peut être un « a », un « i » ou (plus rarement) un « u », suivant la racine. NB : la première voyelle peut s’élider dans la prononciation relâchée.
  • Inaccompli : يَزْرَزُ -ya**a*u-, يَزْرِزُ -ya**i*u- ou يَزْرُزُ -ya**u*u- : la première consonne est sans voyelle, la deuxième peut être un « a », un « i » ou un « u » suivant la racine.
  • Nom d'action très variable, assez souvent زَرْزٌ -*a**ũ-.
  • Les participes se forment toujours sur le même modèle, mais ce modèle est de forme très irrégulière par rapport au autres formes verbales : participe actif زَارِزٌ -*â*i*ũ- ; participe passif مَزْرُوزٌ -ma**û*ũ-.

Le sens est de faire l’action considérée, ou d'être dans l'état considéré.

Premier groupe dérivé (allongement)

Le premier groupe de formes dérivées allonge la première syllabe. Le sens est celui d'une intensité particulière (sur l'action elle-même, sur l'agent, ou sur l'objet).

Dans ce premier groupe dérivé, l’inaccompli a deux spécificités : il est construit en préfixant le schème de l’accompli par يُـ (yu-), et la deuxième voyelle du schème se transforme de « a » en « i » (e.g. : يُكْتِبَ (yuktiba) pour la forme iv).

Forme (ii) - زَرَّزَ (zar²aza)

La forme (ii) allonge la première syllabe par le redoublement de la seconde consonne : زَرَّزَ -*a*²a*a-.

Le sens premier est intensitif (violence, répétition, ...), l'intensité étant dirigée sur l'action elle-même.

Forme (iii) - زَارَزَ (zâraza)

La forme (iii) allonge la première syllabe par une voyelle longue : زَارَزَ -*â*a*a-.

Le sens est d’une action faite dans l'effort, en même temps qu’un autre acteur avec lequel on participe à un process commun. L'intensité porte sur le sujet.

Forme (iv) - أَزْرَزَ ('azraza)

La forme (iv) utilise la première radicale pour fermer la première syllabe. Elle porte alors un sukûn ْ, et la structure syllabique de l’arabe impose alors quand c’est nécessaire la présence d’une hamza instable, dans ce cas portée par un « a » : أَزْرَزَ -a**a*a-

Dans la forme (iv), l'intervention du sujet conduit l'objet à réaliser une certaine action. Le sens est factitif (imposer à l'objet une action ou une qualité), ou dénominatif (ça va vers un objet, aller vers une direction). L'intensité porte sur l'objet que l'on oblige à se mobiliser.

Deuxième groupe dérivé (Ta) formes passives-réfléchies

  • Le deuxième groupe dérivé ajoute le préfixe تَـ (ta-), ou un groupe archaïque équivalent.
  • Le sens est d'exprimer le fait qu'un objet subit l'action, donc un résultat ou une conséquence d'un verbe de base.
  • La dérivation en تَـ (ta-) s'étend à de nombreuses autres formes verbales plus rares, et parfois à des participes.
  • Voir aussi modèle:ar-ta-.
« Si l’on met à part la forme dérivée IX, qui est nettement en marge du système, et la forme VII, commune à tout le domaine sémitique et de constitution claire, on peut expliquer comme suit la formation des autres formes dérivées: les formes I, II, III et IV sont les quatre formes de base, auxquelles correspondent respectivement les formes VIII, V, VI et X, obtenues en principe par préfixation d’un t- , qui leur confère une valeur réfléchie-passive. Le principe est appliqué sans altération dans les formes dérivées V et VI. Dans la forme dérivée VIII, on observe une métathèse immédiatement perceptible. La forme dérivée X est issue non de la forme dérivée IV à préfixe hamza, mais d’une forme dérivée IV à préfixe s- qui a existé dans d’autres langues sémitiques (ex. assyrien tardif). »

Le « Passif-Réfléchi » ou « effectif  »

Par rapport à la forme dont elles dérivent, lorsqu'on les traduit, ces formes correspondent le plus souvent à un passif  : « se laisser... » ou à une forme réfléchie : « se faire... ». Si la forme (ii) exprime une action sur un objet tiers, la forme (v) exprime l’état dans lequel cet objet (à présent sujet) se retrouve après une telle action, que cette action soit de son fait (réfléchi) ou du fait d'un autre (passif). D'où la formulation classique de « sens réfléchi-passif ».

Par exemple, عَلَمَ (3alama) (savoir) donne le factitif de la forme (ii) عَلَّمَ (3al²ama) (il a fait que X a su, il a enseigné à X), et en dérive la forme (v) تَعَلَّمَ (ta3al²ama) (il a appris, il est éduqué). La forme (v) est la forme effective de la forme (ii) : l‘effet, sur l'élève, est qu'il est en fin de compte éduqué.

  • Si l'éducation de l'élève est le fait de l'éducateur, تَعَلَّمَ (ta3al²ama) peut être considéré comme un passif : un autre a عَلَّمَ (3al²ama), faisant qu'il a été éduqué - donc il est éduqué.
  • Si l'éducation est le fait de l'évolution de l'élève, تَعَلَّمَ (ta3al²ama) peut être considéré comme un réfléchi : il s'est عَلَّمَ (3al²ama) lui-même, faisant qu'il s'est éduqué - donc il est éduqué.

Mais ce n’est pas parce que l’éducateur fait son œuvre que l’élève est nécessairement éduqué (sens passif), et ce n'est pas parce que l'élève s'éduque (sens réfléchi) que c'est nécessairement le fait de l'éducateur de la forme (ii).

La forme par elle-même ne fait pas de différence entre le réfléchi et le passif (le contexte permet éventuellement de déterminer quel est le cas). D'où la dénomination plus moderne de « forme effective ». Alors que dans le « passif », la personne subit l’effet de l’action d’une autre, et que dans le « réfléchi » la personne subit l'effet de sa propre action, l’« effectif » signifie qu'un processus est effectuée sur cette personne, la personne subit l’effet de ce processus, indépendamment de ce qu’il soit réalisé par lui-même ou par un autre. Plutôt qu'une traduction prenant une option en « se laisser... » ou « se faire... », la forme « effective » sera plus fidèlement traduite dans sa neutralité par un « se retrouver... » - ce qui ne veut pas dire que ce soit la meilleure traduction, bien entendu, chaque cas est spécifique.

Réfléchi-passif de la (i) - إِنْزَرَزَ (inzaraza) et إِزْتَرَزَ (iztaraza)

La forme (vii), de schème إِنْزَرَزَ (inzaraza), et la forme (viii), de schème إِزْتَرَزَ (iztaraza), expriment le réfléchi-passif de la forme (i).

Le تَـ (ta-) préfixe conserve dans la forme (vii) une forme archaïque en n, préfixée par une hamza instable en position initiale.

La forme (viii), de son côté, résulte de l'inversion du préfixe تَـ (ta-) et de la première radicale.

Comme discuté plus loin, ces deux formes peuvent être vue comme relevant d'une forme quadrilitère en , pour laquelle les trois radicales de base sont complétées par un n inséré en première radicale (forme vii) ou un t inséré comme deuxième radicale (forme viii).

Réfléchi-passif de la (ii) - تَزَرَّزَ (tazar²aza)

La forme (v) dérive de la forme (ii), dont elle exprime la conséquence.

Réfléchi-passif de la (iii) - تَزَارَزَ (tazâraza)

La forme (vi) dérive de la (iii), dont elle exprime la conséquence.

Réfléchi-passif de la (iv) - إِسْتَزْرَزَ (istazraza)

La forme (x), de schème إِسْتَزْرَزَ (istazraza), exprime le réfléchi-passif de la forme (iv), أَزْرَزَ. Le تَـ (ta-) préfixe conserve ici une forme archaïque en sta.

Formes quadrilitères

Toutes les formes suivantes se fondent sur des schèmes quadrilitères.

Les différentes formes se distinguent suivant la manière dont on passe de trois à quatre radicales pour s'adapter à une forme quadrilitère : insertion d'une lettre servile en complément des lettres radicales, ou duplication de l'une ou l'autre des radicales. Par ailleurs, elles peuvent se regrouper suivant l'infixe quadrilitère auquel elles ont été adaptées.

  • Les formes vii à xiii peuvent s'analyser comme dérivant de formes quadrilitères en et . Seules ces dernières formes ont une application (relativement) fréquente.
  • Ces formes ont un infixe commençant par deux consonnes, et prennent donc une voyelle prosthétique portée par un hamza instable.

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Forme (vii) - إِنْزَرَزَ (inzaraza)
insertion d'un N devant la première radicale.

La forme (vii) créé une quatrième radicale en insérant un "n" devant la première radicale, et est de schème إِنْزَرَزَ -n*a*a*a-.

Cette forme importante exprime l’état ou la condition résultant de l’action (i), dont elle est un passif-réfléchi (« se retrouver... »). La forme (vii) correspond parfois à l’idée que le sujet laisse faire une action sur lui (« se laisse »).

Forme viii - إِزْتَرَزَ (iztaraza)
insertion d'un T derrière la première radicale.

La forme (viii) créé une quatrième radicale en insérant un "t" entre la première et la deuxième radicale et est de schème إِزْتَرَزَ -*ta*a*a-.

Par rapport à la forme (vii), la forme (viii) traduit en plus l’idée que l’objet est affecté par l’action.

La forme (viii) est assez irrégulière, dans la mesure où le "t" inséré peut s'assimiler phonétiquement avec la première ou la seconde radicale, transformant l'insertion ou l'une ou l'autre des radicales.

Forme ix - إِزْرَزَّ (izraz²a)
Duplication de la troisième radicale

La forme (ix) a pour base un adjectif de difformité ou de couleur, et exprime le fait d'être ou de devenir quelque chose (se faire), d'où l'impossibilité de l'utiliser au passif (puisque le sens est déjà par lui-même passif). La dernière radicale étant dupliquée, cette forme suit les irrégularités de conjugaison des verbes sourds.

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  • Ces formes peuvent être considérées comme des dérivées d'une extension des trois radicales pour adapter la forme à une hypothétique forme quadrilitère , le waw pouvant être interprété comme une consonne, ou un simple signe de prolongation s'accordant sur le alif.
  • De même que précédemment, ces formes on un infixe commençant par deux consonnes, et prennent donc une voyelle prosthétique portée par un hamza instable.
  • Les formes (xi), (xii) et (xiii) marquent une intensité, de manière généralement irrégulière. Ce sont des formes rares et atypiques, à cinq consonnes. Les formes (xii) et (xiii) sont deux formes intensives de la forme (i) ; la forme (xi) est une intensive de la forme (ix).
Forme (xi) - إِزْرَازَّ (izrâz²a)
Duplication de la troisième radicale

Formellement, la forme (xi) s'apparente à la (ix) par allongement de la voyelle sur la seconde consonne. Elle est formée par le redoublement de la troisième lettre de la racine, l'ajout du alif après la seconde lettre de la racine, et l’ajout de la hamza instable avant la première. Les deux dernières radicales étant identiques, la forme (xi) suit (comme la ix) la conjugaison des verbes sourds. Elle est de forme إِزْرَازَّ -**â*²a-.

Par rapport à un schème en , le alif long vient de ce que le waw du schème est faible, et sert ici de lettre de prolongation au fatha précédent.

Par rapport à la forme (ix), la forme (xi) avec l’allongement du « A » implique généralement une idée de réciprocité, et ici de comparaison par rapport à d’autres références semblables : elle peut indiquer une intensité supérieure à celle de la (ix) ; ou une qualité transitoire ou mutable.

Forme (xii) - إِزْرَوْرَزَ ('izrawraza)
Duplication de la seconde radicale

La forme (xii) redouble la deuxième radicale et y insère un w, elle est de forme إِزْرَوْرَزَ -*2aw2a*a-. C’est une forme intensive de la forme (i).

La forme est une alternative à la forme (xi) précédente. Par rapport à un schème en , le waw du schème est ici fort, et conduit à une diphtongue par rapport au fatha précédent.

Forme XIII - إِزْرَوَّزَ (izraw²aza)
Duplication du waw de la forme

La forme (xiii) est formée par l'ajout d'un double waw après la seconde lettre de la racine. Elle est de forme إِزْرَوَّزَ -**aw²a*a-. C’est une forme intensive de la forme (i).

Par rapport à un schème en , le waw du schème est ici redoublé, et conduit à la fois à une diphtongue par rapport au fatha précédent, et à une consonne ouvrant la syllabe suivante.

Racines quadrilitères

Les racines quadrilitères peuvent correspondre aux origines suivantes :

  • Par répétition d'une racine de deux lettres exprimant un son ou un mouvement : بَأْبَأَ (ba'ba'a) : dire « papa » ; وَسْوَسَ (waswasa) : chuchoter.
  • Par ajout d'une lettre, généralement liquide ou sifflante, en infixe, préfixe ou suffixe, à une racine trilitère : شَمَخَ (camaXa) être haut, شَمْخَرَ (camXara) être fier.
  • Comme dénominal d'un mot de plus de trois lettres (qui peut être étranger).
  • Par combinaison des principales lettres d'une formule commune, par exemple بَسْمَلَ (basmala) : dire بِسْمِ ٱللّٰهِ (bismi ^llEhi).

Les verbes quadrilitères prennent une forme de base et trois formes dérivées.

(1q) Forme de base - زَرْزَرَ (zarzara)

La forme (1q), زَرْزَرَ -*a**a*a-, correspond en formation et conjugaison à la forme (ii) زَرَّزَ (zar²aza) des trilitères. On peut considérer que la forme (ii) est l'adaptation à cette forme de base d'une racine trilitère, par duplication de la seconde radicale. Elle est à la fois transitive et intransitive.

(2q) Forme passive-réfléchie - تَزَرْزَرَ (tazarzara)

La forme (2q), تَزَرْزَرَ -ta*a**a*a-, passif-réfléchi de la précédente, correspond en formation et conjugaison à la forme (v) تَزَرَّزَ (tazar²aza) des trilitères.

(3q) Forme en N - إِزْرَنْزَرَ (izranzara)

La forme (3q), إِزْرَنْزَرَ -**an*a*a-, se forme et se conjugue comme la forme trilitère (vii) إِنْزَرَزَ (inzaraza), à laquelle elle est comparable (« se faire... », « se laisser... »), la différence étant que le ن (n) n'est pas préfixé, mais inséré entre la deuxième et la troisième radicale.

(4q) Duplication de la dernière radicale - إِزْرَزَرَّ (izrazar²a)

La forme (4q), إِزْرَزَرَّ -**a*a*²a-, est construite comme la forme trilitère (ix), إِزْرَزَزَ (izrazaza), en dupliquant la dernière radicale. Elle est intransitive et exprime un haut degré (intensif ou extensif) d'une action, un état ou une qualité intransitive : شَمْخَرَ (camXara) être fier, إِشْمَخَرَّ (icmaXar²a) être extrêmement fier.

L'infixe se terminant par une quatrième radicale redoublée, cette forme se conjugue comme les verbes sourds : devant une voyelle la quatrième radicale est simplement redoublée ; sinon la quatrième radicale est dédoublées et la voyelle de la troisième radical se place entre les deux.


Formes dérivées des quadrilitères

Les infixes des quadrilatères proprement dits sont de forme (1q) زَرْزَرَ -*a**a*a-, (2q) تَزَرْزَرَ -ta*a**a*a-, (3q) إِزْرَنْزَرَ -**an*a*a- et (4q) إِزْرَزَرَّ -**a*a*²a-. De même que précédemment, ces formes peuvent servir à produire des formes dérivées de radicaux trilitères, par insertion d'une lettre servile en complément des lettres radicales, ou duplication de l'une ou l'autre des radicales.

Les Arabes nomment les verbes de ces formes annexés au verbe quadrilitères, parce qu'elles peuvent être considérées comme dérivées de formes quadrilittaires. Quelques grammairiens comptent jusqu'à trente-cinq formes de verbes. Ces formes sont extrêmement restreintes. Des formes ultérieures ont été identifiées, mais ne se rencontrent pratiquement jamais.

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Ces formes peuvent être considérées comme dérivées de la forme (iq) زَرْزَرَ -*a**a*a-

  • La forme زَرْأَزَ -*a*'a*a- insère une hamza entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme زَرْزَى -*a**é- insère un "y" faible comme quatrième radicale.
  • La forme زَوْرَزَ -*aw*a*a- insère un "w" entre la première et la deuxième radicale
  • La forme زَيْرَزَ -*ay*a*a- insère un "y" entre la première et la deuxième radicale
  • La forme زَرْوَزَ -*a*wa*a- insère un "w" entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme زَرْيَزَ -*a*ya*a- insère un "y" entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme زَرْنَزَ -*a*na*a- insère un "n" entre la deuxième et la troisième radicale.

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Les formes dérivées de la forme (iq) peuvent en outre être préfixées par un "ta", ce qui en fait des dérivées de la forme (iiq) تَزَرْزَرَ -ta*a**a*a-.

  • La forme تَزَرْأَزَ -ta*a*'a*a- insère une hamza entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme تَزَرْزَى -ta*a**é- insère un "y" faible comme quatrième radicale.
  • La forme تَزَوْرَزَ -ta*aw*a*a- insère un "w" entre la première et la deuxième radicale
  • La forme تَزَيْرَزَ -ta*ay*a*a- insère un "y" entre la première et la deuxième radicale
  • La forme تَزَرْوَزَ -ta*a*wa*a- insère un "w" entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme تَزَرْيَزَ -ta*a*ya*a- insère un "y" entre la deuxième et la troisième radicale.
  • La forme تَزَرْنَزَ -ta*a*na*a- insère un "n" entre la deuxième et la troisième radicale.

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Ces formes peuvent être considérées comme dérivées de la forme (iiiq) إِزْرَنْزَرَ -**an*a*a-

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Ces formes peuvent être considérées comme dérivées de la forme (ivq) زَرْزَرَّ -*a**a*²a-

Formation des formes annexes à la conjugaison

La conjugaison d'un verbe arabe ajoute à un infixe fixe (aux variations près de la longueur de sa dernière syllabe) des préformantes et des adformantes. (Glaire §220) Dans toutes les formes dérivées du verbe trilitère, ainsi que dans la Forme primitive du verbe quadrilitère, les préformantes et les adformantes sont les mêmes que dans la forme primitive du verbe trilitère. Il n'y a donc à considérer dans toutes ces formes que l'infixe, c'est-à-dire les voyelles des lettres radicales, celles des caractéristiques de chaque forme et des préformantes du futur.


En dehors de la forme (i), les formes verbales se déduisent souvent les unes des autres, les premières formes étant les plus irrégulières :

Formes de l'accompli

  • L’infixe de l’accompli : toutes les voyelles de sont des « a » (en dehors d'un éventuel « ‘i » préfixé) : تَزَرَّزَ (tazar²aza)
    Lorsque l’infixe de l’accompli actif commence par deux consonnes, elles sont précédées de « ‘i » mutable (un « ‘u » mutable au passif) ; sauf dans la forme (iv) où c’est un « ‘a » mutable ; cette voyelle mutable ne fait pas partie de l’infixe.
  • L’accompli passif se déduit de l’actif en remplaçant les voyelles « a » par des « u », sauf la dernière voyelle de l’infixe qui devient « i » : تُزُرِّزَ (tuzur²iza).
    Lorsque la forme accomplie active est précédée d’un « ‘i » mutable, il se transforme en « ‘u » mutable au passif. Lorsque la voyelle de l’actif est allongée, celle du passif l’est également ; et le support de prolongation doit s’accorder en conséquence.

Formes de l'inaccompli

  • L’infixe de l’inaccompli est généralement celui de l’accompli où la dernière voyelle (en « a ») est changé en « i » ; mais le changement n’est pas fait pour les formes (v), (vi), (ix) et (xi).
  • Son préfixe (variable suivant les personnes et le nombre) est normalement en « a », sauf aux formes (ii), (iii) et (iv) où il est en « u ».
  • L’infixe est le même que celui du participe actif, sauf pour les formes (v) et (vi), pour lesquelles la dernière voyelle est en « a » au lieu d’être en « i ».
  • L’inaccompli passif se déduit de l’actif, en remplaçant toutes les voyelles de l’infixe (« a » ou « i ») par un « a », et celle du préfixe (généralement en « a ») par « u ».
    L’infixe de l’inaccompli passif est donc identique à celui de l’accompli actif, tout en « a ». Pour les formes (ii), (iii) et (iv), où le préfixe de l’inaccompli actif est en « u », le passif ne se distingue que par sa dernière voyelle en « a » contre le « i » de l’actif.
  • L’impératif et l’inaccompli ont toujours le même infixe. Lorsque cet infixe débute par deux consonnes, elles sont précédées d’un « ‘i » mutable (sauf pour la forme (i), pour les inaccomplis en « u », où le préfixe est alors un « ‘u »).

Participes

  • Le participe passif est toujours calqué sur l’infixe de l’accompli, préfixé par « mu- » et suffixé par un tenuin. تَزَرَّزَ (tazar²aza) donne ainsi مُتَزَرَّزٌ (mutazar²azũ)
    Mais il n’existe pas aux formes (ix) et (xi), qui sont essentiellement passives et par nature n'ont pas de passif ; la forme construite de cette manière est celle du participe actif.
  • Le participe actif est construit sur l’infixe de l’inaccompli, préfixé par « mu- » et suivi de du tenuin. De plus, la dernière voyelle est changée en « i ». تَزَرَّزَ (tazar²aza) donne ainsi مُتَزَرِّزٌ (mutazar²izũ)
    Mais aux formes (ix) et (xi), qui sont essentiellement passives, il prend la forme en « a » qu’aurait eu le participe passif.

Nom d'action

  • Les formes (i) à (iii) n’ont rien à voir avec la structure de l’infixe.
  • Aux formes (v) et (vi), le nom verbal se forme sur l’infixe de l’accompli, où la dernière voyelle est remplacée par un « u ».
  • À partir de la forme (vii), le nom verbal devient à peu près régulier. Il est formé sur l’infixe de l’accompli, où les voyelles sont remplacées par un « i » (gardant leur prolongement éventuel), et où la dernière voyelle est un « â » long. إِسْتَزْرَزَ (istazraza) donne pour nom d'action إِسْتِزْرَازٌ (istizrâzũ)
    Aux formes (ix) et (xi), ce « â » long est inséré entre les deux occurrences de la troisième radicale.
    Dans la forme (xii), la séquence « iw » se transforme en « î » long, mais pas dans la forme (xiii).
  • Lorsque l’infixe de l’accompli actif commence par deux consonnes, elles sont précédées de « ‘i » mutable.
    La forme (iv) semble suivre cette construction.

Voir aussi

Numérotation de Dictionnaire du verbe arabe (المعجم المفصل في تصريف الأفعال العربية)

(1) {{ar-*a*a*a-u}} (2) {{ar-*a*a*a-i}} (3) {{ar-*a*a*a-a}} (4) {{ar-*a*u*a}} (5) {{ar-*a*i*a-a}} (6) {{ar-*a*i*a-i}}

(7) {{ar-a**a*a}} (8) {{ar-*a*²a*a}} (9) {{ar-*â*a*a}}

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