coup

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Étymologie

(vers 1100) Du ancien français colp, du bas latin *colpus, du latin colaphus (« coup de poing, soufflet ») issu du grec ancien κόλαφος, kólaphos (« coup sur la joue, soufflet »). (La Chanson de Roland).

Nom commun

Singulier Pluriel
coup coups
\ku\

coup \ku\ masculin

  1. Impression que fait un corps sur un autre en le frappant.
    • Le docteur Paul était ensuite venu, brillamment expliquer à la barre comment les coups avaient occasionné, en effet, seize blessures. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • C’est ainsi que, le 21 adar 4996 (1236), un pêcheur chrétien étant mort des coups que lui avait portés un juif au cours d’une rixe, la foule envahit la juiverie vicomtale, avec l’intention de la mettre à sac. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • J’ai vu des prisonniers jetés à coups de matraque d’un étage à l’autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d’une ancienne prière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Et crescendo, la querelle s’envenime en injures, bien sûr, et non en coups, car les deux gondoliers savent pratiquer l’art de « rompre le fer ». — (Annarosa Poli, L’Italie dans la vie et dans l’œuvre de George Sand, Centre interuniversitaire de recherche sur le voyage en Italie, 1960, page 116)
    • Instinctivement Éric esquive le coup, bascule en arrière en entraînant l’homme dans sa chute et l’envoie bouler à quelques mètres. — (Michel Remoissenet, Ondes et catastrophes : Du soliton au tsunami, Books on Demand, 2008, page 111)
    • Frapper un coup ou deux coups à une porte avec le marteau.
    • Faire tomber une grêle de coups sur les épaules de quelqu’un.
  2. (Sens figuré) Se dit en parlant des choses qui nuisent, qui causent un sentiment pénible, etc.
    • L’autre soir, je passais devant votre maison ; il y avait de la lumière, et j’ai entendu du bruit. J’étais si sotte que j’ai cru que vous étiez revenus, et ça m’a donné un coup. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
    • On affirme trop souvent qu’après la première génération félibréenne et les œuvres de Roumanille, d’Aubanel et de Mistral, la littérature de langue d’oc n’a point soutenu sa valeur, et que, Mistral disparu, le Félibrige a reçu un coup mortel. — (Émile Ripert, Le Félibrige, Armand Collin, 1924, page 129)
    • Il a déjà réussi à faire renvoyer un policier. Il continuera à faire de sales coups jusqu’au bout. — (Ronan Farrow, Annick Cojean, Ronan Farrow : « Ce qui se passe autour de Roman Polanski et d’Adèle Haenel est prometteur », Le Monde. Mis en ligne le 18 novembre 2019)
    • Il supporte les coups du sort, du destin, de la fortune avec une noble résignation.
    • Cette défaite porta un coup funeste à la gloire de ce prince.
    • Son autorité chancelante allait recevoir un dernier coup.
    • Cette entreprise a porté un coup à sa fortune.
    • Ce chagrin porta un coup à sa santé.
  3. Décharge et bruit que font les armes à feu lorsqu’on les tire.
    • J’avais oublié le cran d’arrêt Pour un peu, je pressais la gâchette sans que le coup partît. — (Gaston Cherpillod, Les Changelins, L’Âge d’Homme, 1981, page 147)
    • On chantait presque tous les mois des Te Deum pour quelque nouvelle victoire, et le canon de l’arsenal tirait ses vingt et un coups, qui vous faisaient trembler le cœur. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Mais, saperlotte ! tâchons donc que tout ça se passe tranquillement ; ça vaudrait beaucoup mieux. Puisque nous avons le suffrage universel, il n’y a plus besoin de coups de fusil. — (Émile-Ambroise Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 248)
    • Tirer des coups de canon, de fusil.
  4. Évènement imprévu qui a frappé quelqu’un soudainement.
    • (Par ellipse)Pas de malchance envers les Françaises donc, ni de sale coup de hasard ou de cul bordé de nouilles pour leurs adversaires, rien que la gestion de la technique, l’intelligence du jeu, l’incertitude du sport. — (Billet. « Journalistes aux JO : profession chauvin », le 2 août 2024, sur le site de Charlie Hebdo (https:/ /charliehebdo.fr))
    • Ce fut un coup de massue, un coup de foudre, un coup de tonnerre pour lui.
    • Coup de fortune, de bonheur, de malheur, de hasard.
    • Coup du ciel, d’en haut, de la Providence, de la grâce.
    • Mort sur le coup.
  5. Son que rendent certains corps lorsqu’ils viennent à être frappés.
    • Un coup de cloche, de tambour, de tam-tam.
    • Au coup de minuit, de midi, de trois heures, etc. : Au moment où minuit, où midi, où trois heures, etc., sonnent.
    • Je suis arrivé au Monte-Carlo sur le coup de onze heures. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre IX, Série noire, Gallimard, 1956, page 75)
  6. Action rapide et momentanée.
  7. (Par extension) Ce qu’on fait rapidement, légèrement, ou sans y apporter le même soin que de coutume.
    • Je suis trop pressé pour me faire coiffer, un coup de peigne suffira.
    • Donnez un coup de balai à cette chambre.
    • Dans la vie de Clémence Dufour, il y avait quand même pas mal de vaisselles, de patins à l’entrée du salon, de « petits coups à donner » sur la table, avant de mettre le couvert. — (Philippe Delerm, Il avait plu tout le dimanche, Mercure de France, 1998, page 68)
  8. (Par métonymie) Petite quantité de quelque chose.
    • Mettre un coup de peinture, de Tipex, d’engrais.
  9. Mouvement impétueux, comme du vent qui souffle sur la mer, d’une tempête.
    • Coup de vent, de mistral.
    • Un coup de mer écarta leurs vaisseaux, les jeta, les poussa sur les côtes.
  10. Manière de jouer, chance au jeu.
    • Il a fait un beau coup.
  11. Action humaine inattendue.
    • C'est un ustensile à l'usage des voleurs, et ces gens avaient bien les allures de malandrins qui viennent faire un mauvais coup. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, page 130)
    • Les affaires de banque je n'y comprends peut-être pas grand-chose, mais les mauvais coups, je les sens et je dis que cette affaire n'est pas catholique. — (Jacqueline Mirande, Étranger, d'où viens-tu ?, Casterman, 1974, chapitre 2)
    • Heureux coup.
    • C’est un coup de génie, de désespoir.
    • Je suis avec ta nana sur ce coup. Prends l'oseille et tire-toi. Accepte d'être épaulé. — (Sous-titres Breaking Bad)
  12. Fois.
    • Il a réussi du premier coup.
    • Il a encore trois coups à jouer.
    • J’ai eu du chagrin de savoir que ton neveu s’était fait refuser aux postes encore un coup. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 25)
  13. Quantité que l’on boit en une fois.
    • Pour l’Ogre il se remit à boire ravis d’avoir de quoy si bien regaler ses amis. Il but une douzaine de coups plus qu’à l’ordinaire, ce qui luy donna un peu dans la teste, et l’obligea de s’aller coucher. — (Charles Perrault, Histoires ou Contes du temps passé, Paris, Barbin 1697, page 209.)
    • On peut voir à la terrasse des petits cafés des gens qui prennent l’apéro en famille pour tuer le dimanche comme l’homme à la bêche prend un coup de blanc le matin pour « tuer le ver » avant de retrousser ses manches, se cracher dans les mains avant d'empoigner son outil . — (Blaise Cendrars, La banlieue de Paris , chap. Ouest, Guilde du Livre/Pierre Seghers, 1949, dans les Œuvres complètes, tome 7, Éditions Denoël, 1963, page 155)
    • « Tu bois des coups le samedi soir, et le dimanche matin tout le monde se réunit autour du même centre d’intérêt, la cafetière, pour passer la gueule de bois. » — (Stéphanie Maurice, La passion du tuning, Seuil, 2015, collection Raconter la vie, page 11)
  14. Acte sexuel expéditif.
    • J’ai tiré mon coup.
    • T’as cassé mon coup.
    • C’était pas un bon coup.
  15. (Nouvelle-Calédonie) Partie, sortie[1].
    • Un coup de chasse.
    • Un coup de pêche.
    • Un coup de fête.

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

  • France : écouter « coup  »
  • France (Muntzenheim) : écouter « coup  »
  • France (Lyon) : écouter « coup  »
  • France (Vosges) : écouter « coup  »
  • France (Fontainebleau) : écouter « coup  »

Homophones

Voir aussi

  • coup sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  1. Christine Pauleau, Le français de Nouvelle-Calédonie, EDICEF, 1995, ISBN 9782841290239, page 65.

Étymologie

(Date à préciser) Ellipse de coup d’état, lui-même issu du français coup d’État.

Nom commun

Singulier Pluriel
coup
\ku\
ou \kuː\
coups
\kuz\
ou \kuːz\

coup \ku\ (États-Unis), \kuː\ (Royaume-Uni)

  1. (Politique) (Courant) Putsch, coup d’État.
  2. (Populaire) Coup (action humaine inattendue).
    • It was a marvelous financial coup.

Synonymes

Quasi-synonymes

Verbe

Temps Forme
Infinitif to coup
\ku\ ou \kuː\
Présent simple,
3e pers. sing.
coups
\kuz\ ou \kuːz\
Prétérit couped
\kud\ ou \kuːd\
Participe passé couped
\kud\ ou \kuːd\
Participe présent couping
\ˈku.ɪŋ\ ou \ˈkuː.ɪŋ\\
voir conjugaison anglaise

coup \ku\ (États-Unis), \ˈkuː\ (Royaume-Uni)

  1. Faire un coup d’État.

Prononciation

  • (États-Unis) \ku\
  • (Royaume-Uni) \kuː\
    • Sud de l'Angleterre : écouter « coup  »

Voir aussi

  • coup sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais)