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(Nom commun 1)(1526)[1][2] Emprunt à l’italien marrone (« grosse châtaigne »)[1][2][3], attesté depuis le début du XIVe siècle[1][2]. Il est probablement dérivé d’un radical préroman *marr- (« pierre »)[1][2][4][5][6][7][8] attesté de l’Italie jusqu’au Portugal, spécialement dans les Alpes et les Pyrénées[1][2] → voir marelle. Le terme marrone est probablement entré en français par la région lyonnaise[1][2][4][5][6][7][8]. Marron apparaît aussi orthographié maron jusqu’au XIVe siècle[2].
Le mot est d’abord attesté en 1526 (« comme vous pouuez auoir fait experience au gland, ou au marron, … », Claude Gruget, Les diverses leçons de Pierre Messie, page 888) avec le sens de « fruit du marronnier »[1]. Il entre dans l’expression tirer les Marrons du feu auec la patte du chat, désormais tirer les marrons du feu[1][2], dans Curiositez françoise d’Antoine Oudin, en 1640[1][2], qui a d’abord signifié « se donner de la peine pour le seul profit d’autrui », mais qui a subi une inversion de sens, signifiant alors « tirer profit de la situation »[9][10]. L’expression fut popularisée par Le Singe et le Chat de La Fontaine[2][10][5][8]. En 1680, marron prend sons sens de « boucle de cheveux ronde et nouée avec un ruban »[1]. Marron entre dans la locution marron d’Inde pour la première fois dans la 2e édition du Dictionnaire de l’Académie française, en 1718[1][2]. Marron devient un nom de couleur en 1750[1], sous l’orthographe alternative maron, dans un livre de Jean Hellot, L’Art de la teinture des laines, page 485, (« On tire de ce mêlange un très-grand nombre de couleurs comme les Caffé, Maron, Pruneau, Muſc, Epine & autres nuances ſemblables, dont le nombre eſt preſque infini, & d’un très-grand uſage. »)[1]. En 1752, il apparait dans son sens pyrotechnique et son sens de jeton[1][2] dans le Dictionnaire de Trévoux[1]. Le sens de « noyau non calciné d’une pierre passée au four à chaux » apparaît en 1777[1][2] et celui de « grumeau dans la pâte à pain » en 1782[1][2]. En 1821, il prend le sens argotique de « des coups, de la bagarre »[1][2] qui évolue pour le sens familier de « coup de poing » en 1881[1][2]. Le sens de « testicule » est attesté en 1864 dans le Dictionnaire érotique moderne d’Alfred Delvau[11].
(Nom commun 2)(1379)[12][13] Du radical préroman *marr- (« pierre »)[13][14], via le moyen français marron et l’ancien français maron. Le terme, bien qu’apparenté à marron (« fruit de certains châtaigniers »), a été formé indépendamment de celui-ci, dans les Alpes occidentales[13]. Attesté dès 1379 dans un compte des Archives camérales de Turin : « Item, livré ledit jour à XVIII marrons qui ont passé la montagnie avoy Amé Monseigneur . »[12].
(Nom commun 3)(Date à préciser) Emprunt à une langue caraïbe maron (« sauvage, en parlant d’une plante, d’un animal »)[1][2], tiré par aphérèse de l’espagnol cimarrón (« élevé, montagnard »)[1][2] → voir l’étymologie de l’adjectif 2. Il prend en France métropolitaine le sens figuré de « personne exerçant illégalement » en 1762[1][2]. Le mot marron désigne aussi par métonymie un « ouvrage imprimé clandestinement »[1] depuis 1775, où il avait été écrit maron[2].
(Adjectif 2)(1640)[1][2][4][7] Emprunt à une langue caraïbe maron (« sauvage, en parlant d’une plante, d’un animal »)[1][2], tiré par aphérèse de l’espagnol cimarrón (« élevé, montagnard »)[1][2], d’où par extension « animal domestique redevenu sauvage » et « Indien fugitif »[1][2], terme attesté dès 1535[2].
Il est peut-être issu de l’espagnol cima (« cime »)[2][16], lui-même du latin cyma (« tendron du chou »)[17], emprunt latinisé, et dont le genre est devenu féminin, au grec ancien κῦμα, kûma (« vague »)[17][18][19]. Le terme grec est probablement dérivé de κυέω, kúeô (« donner naissance »)[20], de la racine indo-européenne *kuh₁ (« gonflement »)[20] ;
Le terme est d’abord utilisé dans les Antilles françaises[2], désignant originellement un « animal domestique redevenu sauvage »[2], sens étendu aux plantes[2]. Par analogie, il désigne en 1658 un « esclave en fuite »[2], sens qui semble être une création des colons par comparaison avec le sens premier[1][2]. Il prend en France métropolitaine le sens figuré de « exerçant illégalement »[1][2].
Le sens premier de « pris sur le fait », attesté dès 1811[1][2][11], a aujourd’hui disparu au profit de « trompé »[1], dont on trouve des attestations depuis 1855[1][2][11], peut-être dû à un rapprochement avec être chocolat[1]. Le sens « privé de, interdit de » est attesté à partir de 1927[11].
Quoique la châtaigne et le marron soient de la même espèce, on préfère le marron, parce qu’il est plus gros et plus sucré.— (Balthazar Georges Sage, Supplément aux institutions de physique, 1812, page 46 → lire en ligne)
Sur le trottoir, un type en passe-montagne vendait des marrons chauds.— (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 152)
Nous achetions des marrons pour nous chauffer les doigts dans la poche de nos pèlerines.— (Alexandre Vialatte, Fred et Bérénice, Le Rocher, 2007, page 124)
Devant l’Uniprix t’avais l’hiver un marchand de marrons chauds, qui te les grillait juste devant toi dans une grande bassine en tôle avec des trous partout dans le fond et de la braise en dessous.— (Alain René Poirier, Souvenirs mélangés d’un Parisien malgré lui, 2017, page 178)
Avec le succès de son entreprise, M. Chestnut décide de se développer et d’acheter le fonds de commerce de son confrère M. Marron, qui vend des marrons chauds au parc Montsouris.— (André Lévy-Lang, L’Argent, la finance et le risque, 2006, page 126)
Le scientifique appelle marron le fruit du châtaignier qui ne possède qu’une amande sous le tégument coriace et châtaigne celui qui en possède plusieurs séparés par le tan. L’industriel et le commerçant … auraient tendance à élargir la notion de marron à toutes les châtaignes un peu grosses et dodues. Quant au gastronome, … de la purée ou de la crème de marron, … châtaigne blanchie, … on parle de boudins aux châtaignes et de dinde aux marrons !— (Robert Bourdu, Le châtaignier, 1996, Actes Sud, Le nom de l’arbre, page 21)
C’était le papier marron qui avait toujours régné chez les miens : « Votre grand-mère adore le marron. »— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 135)
Le marron est issu du mélange des trois couleurs primaires. Les nuances de marron sont donc infinies selon la proportion de ces trois couleurs, plus le noir et le blanc pour la désaturation.— (Allan Carrasco, Le Grand Livre de la Peinture sur Figurines, 2007, page 46)
Le choix de la couleur divise la population : le vert ne plaît pas, le marron est jugé fade, le jaune trop voyant et le noir salissant.— (Benigno Cacérès, Le bourg de nos vacances, 1970)
Malartic et Lampourde, dont l’attention était éveillée, aperçurent un homme de moyenne taille, mais singulièrement alerte et vigoureux, hâlé de visage comme un More d’Espagne, les cheveux noués d’un mouchoir, vêtu d’un caban de couleur marron qui en s’entr’ouvrant permettait de voir un justaucorps de buffle et des chausses brunes ornées sur la couture d’un rang de boutons de cuivre en forme de grelots.— (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, pages 111-112)
Il s’était trouvé un cloporte pour le dénoncer, le directeur ne voulait pas d’ennuis et, manque de bol, ça avait déclenché un foin du tonnerre de Zeus vu qu’il lui avait mis un marron dans la gueule, au cloporte, un putain de marron… Les cloportes, c’est tout ce que ça mérite… L’Abbé avait bien fait, considérait Baudelaire.— (Françoise Guyon, Le diable bat sa femme et marie sa fille, 2010, page 32)
Y m’a filé une beigne, j’y ai filé un marron, m’a filé une châtaigne, j’y ai filé mon blouson.— (Renaud, Laisse béton, 1977)
— Quand on a reçu un marron, on fait l’mort.— (Léon Frapié, Réalisme, dans Les contes de la maternelle, Éditions Self, 1945, page 131)
En 1825 , M. Vergnaud-Romagnési, dans ses travaux sur le marron d’Inde, dit que les marrons les plus avantageux rapportent 30 pour 100 de leur poids en belle fécule.— (Adolphe Thibierge et Dr Remilly, De l’amidon du marron d’Inde, ou des fécules amylacées des végétaux non-alimentaires, 1857, pages 101-102)
Au fond une vingtaine de marronniers lâchaient comme des bombes leurs bogues piquantes sur la tête des enfants. Ceux-ci nous apportaient en cadeau des dizaines de marrons bien lustrés dont nous ne savions que faire.— (José Herbert, L’instituteur impertinent : Récit de vie, 2016)
Quant au fruit à venir, le marron, c’est un excellent vasoconstricteur, base appréciée de médicaments pour traiter varices et hémorroïdes.— (Bernard Boullard, Plantes et arbres remarquables des rues, squares et jardins de Rouen, 2006 → lire en ligne)
Le tir de deux marrons d’air qui ont éclaté à 300 ou 350 mètres de hauteur a fait dans le nuage une large échancrure à travers laquelle apparut le ciel bleu ; deux autres marrons divisèrent le nuage en deux parties, qui prirent la direction des forces composant la résultante suivant laquelle se dirigeait sa masse.— (Congrès international de défense contre la grêle, Troisième Congrès international de défense contre la grêle et Congrès de l'hybridation de la vigne, 1902, tome 1, page 306)
Peu d’instans après, le marron éclate en donnant une détonation sourde, et le glaçon se trouve brisé en morceaux assez petits pour passer sous les ponts ou dans les canaux d’une usine, sans causer aucun dommage.— (Bulletin des sciences technologiques, 1829, tome 12, page 363 → lire en ligne)
Les marrons sont entre les mains des factionnaires : les rondiers les trouvent en faisant leur ronde et les déposent ensuite dans la boîte à marrons, dont le contenu est vérifié le matin par le capitaine d’armes.— (Robert de Parfouru, Manuel du marin, 1911, page 86)
Un surveillant de ronde, qui inspectait le dortoir d’en bas du bâtiment-neuf, au moment de mettre son marron dans la boîte à marrons, − c’est le moyen qu’on employait pour s’assurer que les surveillants faisaient exactement leur service ; toutes les heures un marron devait tomber dans toutes les boîtes clouées aux portes des dortoirs.— (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
Les ti-pe pour quitter la street, te bicravent de la blanche, de la marron.— (La Fouine, « Trappes », Nouveau Monde, 2016)
Bédave la beuh devant les bleus, finit avec les yeux rouges. Bicrave d’la marron dans le noir, c’est plus des gueush c’est des oufs.— (Guizmo, « C’est tout », C’est tout, 2012)
La mie est d’un blanc jaunâtre, spongieuse, parsemée de cellules inégales, se relève quand on l’a pressée et ne doit pas contenir de marrons de farine qui indiquerait une mauvaise manutention.— (Eugène Thomas, Notions élémentaires et pratiques d’hygiène militaire, 1861, page 61. → lire en ligne)
MARRONS. Les plombiers appellent ainsi le plomb de leurs tables coagulé et ramassé en pelotons.— (L.-T. Pernot, Dictionnaire du constructeur, 1829, page 182. → lire en ligne)
Étienne de Jouy, le célèbre librettiste d’opéra, s’étonne en arrivant chez un ami pour dîner d’y trouver le père de celui-ci en habit de droguet à fleurs avec une perruque à marrons, son ami vêtu d’un habit français, sa femme en grande robe à la Médicis, tenant sur son bras un châle indien ; sa fille est vêtue à la grecque, son fils aîné à l’anglaise et les petits en mameluks.— (Patrick Barbier, À l’Opéra au temps de Balzac et Rossini, 2003 → lire en ligne)
Le costume des juges peut paraître grotesque à un étranger : non que leur robe rouge doublée de satin blanc et leur rochet d’hermine n’aient de l’éclat et de la dignité ; mais ils sont affublés d’une perruque à marrons et à petite queue retroussée en plusieurs nœuds, poudrée plus ou moins également, et jetée au hasard de travers sur leurs cheveux, qu’elle ne cache pas en entier et qui déborde de toutes parts.— (Basile-Joseph Ducos, Itinéraire et souvenirs d’Angleterre et d’Écosse, 1834, page 34)
Le Marron, ſelon Willughby, eſt un petit poiſſon qui n’a qu’environ quatre pouces de longueur, ſur une épaiſſeur aſſez conſidérable.— (Encyclopédie méthodique, Histoire naturelle, 1787, tome 3, page 247 → lire en ligne)
La première étape de la restauration a donc consisté à tirer un nouveau marron image à partir du négatif original et de rajouter les éléments manquants grâce à ce safety.— (Béatrice Valbin-Constant, Camille Blot-Wellens, Restauration du film « Donne-moi tes yeux » de Sacha Guitry, 3 décembre 2007, www.cinematheque.fr)
À ce moment précis, j’ai dû vraiment agacer les abeilles car, à peine avais-je grimpé un iota de plus que BEEUUINZZZ BZZZZZ, toute une brigade ou compagnie m’attaqua, et vas-y que je te pique de la tête aux pieds, partout, semblait-il, avec un acharnement particulier sur mes fesses, ma saucisse beige et mes deux marrons couleur foncée !— (Saer Maty Ba, Le serment du maître ignorant, 2020)
Dans le calendrier républicain c’était le 29e jour dans le mois de fructidor, le jour du marron.— (Jean Mayet, 365 jours ou Les Éphémérides allant du XVIe au XXe siècle, 2013, page 500 → lire en ligne)
Du Passeur au Guide. Alors, et alors seulement, les marrons de Novalaise prennent une autre figure, à l’image de la montagne. On voit ses marrons l’aider, lui expliquer ce qu’on trouve en montagne .— (Renaud de Bellefon, Histoire des Guides de Montagne : Alpes et Pyrénées, 1760-1980, 2003, page 123)
Apparut alors, disent les textes, quoddam genus hominum qui « marrones » vocantur (une sorte d’homme qu’on appelait marrons). On relève marones, marronai, marronnes, marucci, mazanes, et, en Val d’Aoste plus particulièrement, celle de marronniers. Leur clientèle était faite de grands personnages : diplomates, ambassadeurs, parfois de papes, d’ecclésiastiques .— (Nicolas Giudici, La philosophie du Mont-blanc, 2003, Literary Collections)
On les appelle ordinairement Marrons. Ils sont divisés en plusieurs bandes et ont des petites chaises qu’ils portent tousjours à la main Quand la neige ni y est pas assez forte ni assez gelée, ils portent sur ces chaises les voyageurs, mais quand le froid a rendu la neige bien dur, et ils accommodent leurs chaises de façon, qu’ils ne portent a plus les voyageurs, mais les font glisser sur la neige avec tant de vitesse, particulièrement à la descente du Mont-Cenis, qu’à peine les peut on suivre des yeux.— (Guido Bentivoglio, 1713, Mémoires du Cardinal Bentivoglio, page 39)
La réussite de l’évasion du marron, son intégrité physique, sa survie même dépendent de sa capacité à disparaître, à devenir imperceptible.— (Dénètem Touam Bona, Fugitif, où cours-tu ?, 2016)
Pour l’écrivain Calcagno (1829-1903), le marron n’est encore rien d’autre, à la fin du xixe siècle, qu’un fugitif, un hors-la-loi qu’il prend en pitié.— (Alain Yacou, La longue guerre des nègres marrons de Cuba, 2009, page 31)
La Rotonde est envahie par les marrons qui font ce qu’on appelle des affaires.— (Victor-Joseph Étienne de Jouy, L’hermite de la Chaussée d’Antin, 1818, page 361)
À ma sortie de metteur, et après avoir été homme de bois, mulet, chef de matériel, je me fis marron pendant six mois ; mais ce n’était pas mon affaire, car il faut avoir une liche diabolique pour enlever des commandes.— (Jules Durand, Les Typos de province, 1884.)
La nuit du dimanche au lundi 20 Novembre, on a arrêté le Colporteur Bourgeois, fort renommé pour son intelligence à faire passer ce qu’on appelle en termes de l’argot de ces gens-là des Marons, & pour les débiter.— (Louis Petit de Bachaumont, Mathieu François Pidanzat de Mairobert, Mouffle d'Angerville, Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France, 1777, page 311 → lire en ligne)
Je vous retrouverai les sommes volées chez M. et Mme Crottat ; je vous serre marron un des agents de Bibi-Lupin, son bras droit, et je vous donnerai le secret du crime commis à Nanterre…— (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
Bibi-Lupin est riche, il a fait son temps ; c’est un fonctionnaire à double face, et si vous vouliez me laisser agir contre lui, je le paumerais marron (je le prendrais en flagrant délit) en huit jours.— (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
Et sort de nulle part toute une tribu de soldats gaulois habillés d’un pantalon marron et d’une armure marron ; ils ont des longs cheveux marron puis ont sur leur visage de la peinture rouge et bleu, puis ils sont munis d’une lance et d’un bouclier, ils ont un symbole dessiné sur leurs armures et sur leurs boucliers, un cheval rouge et bleu.— (Matthieu Vernier, La légende des neuf royaumes et du livre sacré, tome 2, Éditions Les 3 Colonnes, 2022)
La teinture jaune est extraite du turmeric et des racines du nono ; avec ce dernier, d’un jaune très pâle, ils teignent la doublure très curieusement collée de tissus marron.— (Dominique Le Brun, La vérité sur la Bounty, Omnibus, 2015, ISBN978-2-258-11476-0)
Le lagon, habituellement bleu-vert transparent, devient marron à force de réceptionner la terre qui s’y déverse.— (Thierry Francès, Du mistral au maraamu, Société des Écrivains, 2012, page 191)
Derrière la lampe et le petit bureau marron le mur est recouvert d’une tapisserie rose à fleurs, celui des roses sauvages, sur fond marron foncé.— (Sabine Macher, Une mouche gracieuse de profil, Maeght, 1997)
Il portait un veston de velours marron, mais ce qui frappa Francesca, ce fut la pipe qu’il tenait serrée entre ses dents, comme s’il allait la broyer.— (Lucienne Peverelly, Une fleur sur la lagune, 1955)
N’allez pas tenter de marier un tapis marron avec des portières bleu ciel. Une de mes connaissances en a fait l’essai avec un résultat désastreux.— (Le Canada artistique, 1890, page 153 → lire en ligne)
Pelage varié par grandes taches de noir, de marron pourpré et de jaune ; dessous de la tête d’un jaune qui passe au roux sur les yeux et sur les joues ; une large tache marron sur le vertex, séparée d’une ligne de même couleur, qui passe sur l’occiput ; oreilles garnies d’assez longs poils marrons ; jambes de couleur marron ; dessous du corps, face interne des membres, mains et pieds d’un jaune pâle.— (Jean-Charles Chenu, Eugène Desmarest, Encyclopédie d’histoire naturelle, Rongeurs et pachydermes, 1860, page 30)
Oui, Monſieur, il avoit un habit marron.— (Les Trois Jumeaux Vénitiens, in Bibliothèque des théâtres, tome 39, 1755 → lire en ligne)
Notes
En France métropolitaine, le mot brun s’emploie majoritairement dans l’arc nord-est du pays tandis que marron l’a presque supplanté ailleurs[23]. Au Canada, en Suisse et en Belgique, l’adjectif brun est plus fréquemment utilisé[23]. D’après une recherche effectuée sur EuroPresse en 2016 comparant l’utilisation des mots yeux brun(s) et yeux marron(s), on retrouve l’adjectif marron dans un peu plus de 75 % des occurrences en France métropolitaine, contre seulement un peu plus de 25 % en Suisse, environ 18 % en Belgique et environ 3 % au Canada[23]. Aussi, d’après une recherche sur la base de données Frantext, présentant des textes essentiellement littéraires, de 1875 à 2000, le pourcentage d’occurrences du couple yeux brun(s) a beaucoup diminué, passant d’environ 90 % à environ 60 %, tandis que le couple yeux marron(s), durant ces mêmes années, est passé d’environ 10 % à environ 40 %[23].
Deux parents (en haut, le père et, en bas, la mère) ont un phénotype (c’est-à-dire une apparence) « yeux marrons », tout en ayant un allèle récessif « yeux bleus » et un allèle dominant (c’est-à-dire imposant son phénotype au récessif) « yeux marrons ».— (Jacques Demongeot, Philippe Tracqui, Éléments de biologie à l’usage d’autres disciplines, 2012, page 33)
L’article 31 stipulait que l’esclave n’était considéré marron que du jour où le maître le dénonçait et énumérait les trois degrés de marronnage et les peines qui y étaient attachées.— (Karl Noël, L’esclavage à l’Isle de France (Île Maurice), de 1715 à 1810, 1991)
Vous avez de votre esclavage une idée qui doit être la mienne mais non la vôtre, sans quoi vous n’êtes plus qu’une petite esclave marronne.— (Guillaume Apollinaire, Lettre à Madeleine Pagès, 5 août 1915)
Quand je dis insortable, je suis modeste. Le second de ces personnages est un médecin marron, qui s’était fait pincer deux fois dans un trafic d’héroïne.— (Lucien Rebatet, Les deux étendards, Éditions Gallimard, 1951, tome 2, page 503)
Les pampas d’Amérique du Sud donnent également asile à d’immenses troupeaux de Chevaux marrons (cimmarrones) ; lesquels proviennent selon d’Azara, de Chevaux andalous abandonnés par les Espagnols vers le milieu du XVIe siècle.— (A. Railliet, Traité de zoologie médicale et agricole, 1895, Asselin et Houzeau, Paris, page 1161)
Il ne faut pas confondre le cochon marron avec le pécari ou patira qui est une espèce très-voisine, et qui n’est distinguée du cochon marron que par de légères différences extérieures.— (Mémoires de la Société linnéenne de Paris, 1826, tome 4, page 231 → lire en ligne)
Je vois Denis arrêté devant un buisson : "Pistache marron". Dans sa main, une longue gousse entrouverte laisse échapper des graines noires, semblables à des insectes.— (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
— Oui, c’est des internés, l’Enflé. J’ai pas voulu te le dire, sinon tu ne m’aurais pas aidé et j’avais besoin d’un homme. Te fais pas de mauvais sang. Si on est marron, je prendrai tout sur moi.— (Henri Charrière, Papillon, 2011)
Évadé à deux reprises, marron à chaque fois, on lui en a fait voir des vertes et des pas mûres.— (Jean Bruc, Au décarpillage, Les Presses Noires, 1969)
Allons, dit Croquebol, fumés ! Nous v’là marrons pour la s’conde fois !— (Georges Courteline, Le train de 8 h. 47, 1888, page 259. → lire en ligne)
J’étais marron. Je l’avais dans le fion. Et bien profond. Après ça je changeai de psy.— (Alexandra Bitouzet, La folie que c’est d’écrire, Iggybook, 2019, ISBN9782363158543→ lire en ligne)
J’ai appris que cet homme était coutumier du fait. Sa spécialité. Un as, un expert en séduction. Il savait amadouer les femmes, le bougre. Bien entendu, je me suis rendue au commissariat le plus proche, mais les gendarmes n’ont pas pris ma plainte au sérieux. J'étais marron sur toute la ligne.— (Sylvia Lebègue, Choron et moi, L’Archipel, 2015, ISBN9782809816419→ lire en ligne)
— Tiens, goûte s’ils ne nous ont pas fait marron sur la qualité.— (Seintignan, Jardins de l’estuaire, 1982)
Un jour sur trois, depuis le début du printemps, il s’était trouvé marron de promenade.— (Albert Simonin, Du mouron pour les petits oiseaux, Gallimard, 1960)
↑ a et bJ. Désormaux, « Marrons et Marrons », Revue savoisienne, no 43, 1902, pages 9-14 → consulter cet ouvrage
↑ ab et cHans-Erich Keller, « Notes d’étymologies gallo-romane et romane : no 5 Sav. marron « guide de montagne » », Revue de Linguistique Romande, volume 26, nos 101-102, Société de linguistique romande, 1962, pages 139-143, consultable sur www.e-periodica.ch
Pierre Perret, Le parler des métiers, Robert Laffont, 2002, page 535
Jean-Paul Colin, Jean-Pierre Mével, Christian Leclère, Dictionnaire de l’argot et du français populaire, Éditions Larousse, Paris, 2010, ISBN978-2-03-585299-1, page 498
« marron », dans Le Dictionnaire de la Zone, consulté le 26 octobre 2024
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Là ne fault marron, n'estrangier, Ne sur la neige avoir doubtance, N'a la ferrière desplaisance, Où l'on pert par cheoir la vie Souvente fois.— (Eustache Deschamps, Œuvres complètes : Ballade, 1391, page 119)
Références
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
I mean, shit, even if I had’ve come down here of a weekend and taken back a sack full of marron, I would have killed the pig up there.— (Craig Silvey, Jasper Jones, Allen & Unwin, 2007)
While they do not appear to grow faster than alternative species of freshwater crayfish, marron do eventually grow to over 1 kg.— (John Mosig, Ric Fallu, Australian Fish Farmer, 2004, page 393)
Bien qu’il ne semble pas grandir plus vite que d’autres espèces de Parastacidae, Cherax tenuimanus grandit parfois jusqu’à plus d’1 kg.
que nous nommons Tonnerre, semblable à celuy qui se cause d’vil fer chaud qu’on met en l’eau,ou comme nous voyons fouuent aux choses humides, qui enferment en foy quelque vent ou air chaud, comme vous pouuez auoir fait experience au gland, ou au marron, le jettant au feu entier.— (Les diverses leçons de Pierre Messie, mises de castillan en françois par Claude Gruget, parisien, 1526)
Les gryphons et marrons des montaignes de Savoie, Daulphiné et Hyperborées, qui ont neiges sempiternelles, seront frustrés de ceste saison, et n’en auront point, selon l’opinion d'Avicenne, qui dit que le printemps est lorsque les neiges tombent des monts. Croyez ce porteur/— (François Rabelais, 1533, Pantagrueline prognostication, « Du Printemps »)
Je pris là huit marrons pour me faire porter en chaise jusqu'au haut du Mont-Cenis, et me faire ramasser de l'autre côté.— (Michel de Montaigne, Journal du Voyage de Michel de Montaigne en Italie, par la Suisse et l’Allemagne, en 1580 et 1581)
Arriuant à la Novalaize, on luy feit entendre que la tourmente estoit sur la montagne, ce nonobstant on ne luy sceut dissuader de passer ce iour là, pensant corrompre le terri ps, contre l’opinion de tous les marrons, qui sont ceux qui cognoissent les tourmentes de la montagne, comme font les mariniers celles de la mer : mais estant à mi-chemin de la montagne, entre la Ferrière &Ia plaine de hospitalet, la tourmente fut si extrême que la plupart de ceux qui éstoient en sa compagnie furet en hazard d'estre péris, quelques bons guides qu'ils eussent. II s’en perdit bon nombre soubs les neges, & entre autres le seigneur de Carrouges, ieune homme de bonne maison : autres y perdirent la veuë, autres les pieds, & la plus grand part depuis ne furent en santé. Semblablement plusieurs soldats Allemans & autres, lesquels sous espérance qu'un tel personnage que monsieur l’Amiral ne s’estoit mis en chemin fans auoir consulté du passage, l’auoient suiuy, qui se perdirent. Quant à luy ayát gaigné la plaine, il demeura si perdu luy & lès marrons qui le conduisoient, que sans des hommes qui estoient dedàs des tauernettes qui font au haut de la plaine, lesquels sortirent à son secours, indubitablement il eut fait pareille fin que les autres.— (Martin du Bellay, Mémoires, 1543, page 521)
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